La septième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région se tiendra le 15 juin à Bruxelles. Le CICR y participe et entend porter la parole des victimes. 90% des Syriens vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté.

La population syrienne subit depuis plus de 12 ans les conséquences d’un conflit armé meurtrier, auquel s’est ajouté en début d’année un tremblement de terre dévastateur qui a provoqué un nouveau drame humanitaire. Alors que l’Union européenne organise la septième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région, le Comité international de la Croix‑Rouge demande instamment que des mesures immédiates soient prises pour remédier à la situation critique dans laquelle se trouvent les Syriens. Le coût de l’inaction serait terrible, en tout premier lieu pour les populations.

Outre le conflit et le récent tremblement de terre, les communautés vulnérables doivent faire face à l’inflation galopante, la récession économique, l’effondrement des services de santé publique et la destruction des habitations, ainsi qu’au risque que les infrastructures essentielles cessent de fonctionner. Aujourd’hui, près de 90% des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté et plus de 15 millions d’entre eux ont besoin d’une assistance humanitaire, une tendance qui se poursuit depuis plusieurs années.

Le risque d’effondrement des infrastructures vitales du pays est un problème majeur. Les mesures restrictives et sanctions internationales qui pèsent sur la Syrie ont freiné l’importation de pièces de rechange nécessaires à l’entretien des infrastructures de base des villes principales du pays. C’est pourquoi, le CICR continue de demander que des exemptions humanitaires bien définies et permanentes soient inscrites dans les régimes de sanctions qui n’en prévoient pas encore. La plupart des usines de traitement des eaux ont été endommagées et fonctionnent au ralenti, réduisant fortement l’accès à l’eau potable.

Après le tremblement de terre, le CICR, en partenariat avec le Croissant‑Rouge arabe syrien, a redoublé d’efforts pour répondre aux besoins croissants de la population en fournissant des articles de première nécessité, des soins de santé, de l’eau et des services de santé mentale, et en réhabilitant certains bâtiments – surtout des écoles – utilisés comme abris. Le CICR et la Société nationale ont également amélioré l’accès à l’eau potable et fourni des transformateurs afin de rétablir l’approvisionnement en électricité.

« La communauté internationale doit regarder la réalité en face et comprendre que la situation en Syrie est intenable. Si nous n’agissons pas, les conséquences seront dramatiques pour la population et toute perspective de relèvement durable sera compromise », explique Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen‑Orient. « Nous ne pouvons ignorer plus longtemps les souffrances endurées par les Syriens. La préservation des infrastructures essentielles doit devenir une priorité absolue et nous devons apporter une réponse humanitaire globale dans le pays. »

Le CICR appelle les États donateurs à s’engager sans tarder pour préserver les infrastructures et les services de base, et pour faire en sorte qu’une réponse humanitaire globale puisse être apportée en attendant de trouver des solutions plus durables. Il est urgent de mener une action coordonnée et d’augmenter les fonds alloués pour faciliter le relèvement rapide du pays.

« L’effondrement de ces services essentiels n’est pas une lointaine menace mais un scénario qui pourrait tout à fait se produire et entraîner des conséquences désastreuses pour la population syrienne si aucune autre mesure n’est prise pour l’éviter », ajoute M. Carboni. « Investir pour répondre à ces impératifs peut créer une dynamique positive en permettant aux Syriens d’obtenir un accès minimum aux services de base, ce qui peut les aider à reconstruire leur vie, et aux organisations humanitaires de renforcer significativement l’efficacité et l’impact de leurs activités d’assistance. Il n’y a pas de temps à perdre, il faut agir maintenant. »