L’époque obscure en laquelle convulse la planète mérite de revenir à quelque fondamentaux. S’agissant de la guerre, il existe le droit international humanitaire fondé sur les quatre Conventions de Genève (1949) et leurs deux Protocoles additionnels (1977).

Il s’agit du droit du plus faible, celui du combattant blessé, malade ou détenu mais aussi celui des plus nombreux, les civils. Les Conventions de Genève sont universelles et contraignantes : 196 Etats se sont engagés à les respecter et à les faire respecter, en toute circonstance. Qu’en est-il de la réalité ? Bien des efforts sont encore à faire, euphémisme… Le CICR fait ce qu’il peut partout sur la planète pour aider et convaincre les Etats et les groupes armés à mettre en oeuvre les principes fondamentaux de ce droit.

Le DIH en « culture G »

Ce droit devrait être mieux connu, mieux diffusé, mieux vulgarisé, être un pan de la culture générale. Ses principes devraient être enseignés dès le collège tant ils véhiculent des valeurs communes à l’humanité, quelle que soit l’histoire ou la culture. On ne tire pas sur l’ambulance, on ne pratique pas la torture, on traite un prisonnier avec dignité, on ne s’attaque pas aux civils, pas plus qu’aux infrastructures nécessaires à leur survie, on fait la distinction entre combattants et non-combattants, on n’attaque pas une zone densément peuplée à l’arme lourde ou à coups de missiles, on fixe des limites à la guerre, on limite la conduite des hostilités au strict objectif militaire, en clair, on ne fait pas n’importe quoi… Voilà en gros ce que dit droit international humanitaire. Des évidences que chacun devrait savoir et particulièrement les plus jeunes. Les Conventions de Genève sont précises et implacables. Quid de ceux qui portent la responsabilité de leur respect ? Tous les Etats hors-la-loi ?

Les Conventions de Genève, une victoire de l’Humanité

En 2015, nous avions eu la chance de rencontrer et de nous entretenir longuement avec René-Jean Wilhelm, dernier survivant de l’équipe de juristes qui, sous l’autorité de Jean Pictet, avait révisé en 1949, les Conventions de Genève, et écrit la quatrième. Il fut également impliqué dans les protocoles additionnels de 1977.

On doit notamment à René-Jean Wilhelm, la rédaction des pages relatives à la guerre aérienne et de l’universel Article III commun, surnommé la « mini Convention de Genève ». Voici les deux épisodes de la série de « L’humanitaire dans tous ses Etats » qui lui étaient consacrés.