La présidente du CICR, Mirjana Spoljaric rentre de Syrie après une mission débutée le 9 février dernier. Prévu de longue date, ce voyage a pris une toute autre dimension avec le tremblement de terre meurtrier qui a frappé l’Est de la Türkiye et le Nord-Ouest de la Syrie le 6 février.

Tandis que le Kizilay (Croissant-Rouge turc) et la Fédération internationale des Croix-Rouge et Croissant-Rouge se mobilisaient dans toute la région de Gaziantep, le CICR, opérationnel en Syrie depuis le début du conflit en 2011, déployait dès le 6, en soutien au Croissant-Rouge arabe syrien, toute l’assistance qu’il avait à sa disposition. Priorité : les sinistrés d’Alep, Tartous et Lattaquié.

Une réponse la plus immédiate possible dans le Nord de la Syrie

« Nous avons notamment organisé le transport d’eau par camion pour les familles installées dans des abris, fourni des médicaments et du matériel médical à trois hôpitaux pour faciliter la prise en charge des blessés, et distribué plus de 100 000 bouteilles d’eau et des milliers de matelas, de boîtes de conserve et de kits d’articles d’hygiène », explique Mirjana Spoljaric. « Nous prévoyons dans les prochains jours avec le concours du Croissant-Rouge arabe syrien de distribuer d’autres secours à 40 000 familles pour les aider à couvrir leurs besoins essentiels, ainsi que d’accroître notre soutien aux hôpitaux en renforçant leurs capacités chirurgicales. Nous aiderons en outre les membres de familles dispersées à retrouver leurs proches ».

Conflit, séisme, tragique double peine

« La population syrienne subit les effets dévastateurs d’un conflit armé qui dure depuis plus de dix ans. Et lorsque le séisme a frappé la région le 6 février dernier, il a infligé des destructions d’une ampleur inimaginable aux communautés locales, par-delà les lignes de front. Des familles ont été décimées, des habitations ont été détruites et des personnes ont dû quitter leur foyer pour la énième fois. Très vite, l’accès aux soins de santé, à l’eau potable et aux vivres est devenu un enjeu primordial pour survivre.

Une situation insupportable pour des centaines de milliers personnes

Ces communautés, déjà durement éprouvées par des années de conflit, sont aujourd’hui poussées au-delà des limites du supportable. Je suis triste de devoir constater que cette catastrophe naturelle a brisé le moral des Syriens. J’ai discuté avec des habitants qui avaient trouvé refuge dans une école et une mosquée à Alep et qui étaient complètement anéantis par les dévastations qui les entouraient. Beaucoup d’entre eux venaient à peine de commencer à reconstruire leur vie après les combats. À présent, ils doivent faire face à une nouvelle crise. »

Avoir accès partout où l’assistance humanitaire est vitale

J’ai rencontré des représentants des autorités syriennes pour discuter des besoins humanitaires dans toute la région. Les conversations que j’ai eues avec eux ont été encourageantes. Nous saluons toute initiative visant à faciliter la fourniture d’une aide humanitaire à toutes les communautés qui en ont besoin, où qu’elles se trouvent. Je suis déterminée à faire en sorte que le CICR se voie accorder les garanties nécessaires pour accéder à toutes les personnes en détresse et que l’assistance humanitaire fournie couvre aussi bien les besoins engendrés par le séisme que ceux liés au conflit, notamment en matière de santé et d’approvisionnement en eau.

Trouver des moyens financiers supplémentaires pour pérenniser l’action

Les équipes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont sur place pour répondre aux besoins urgents des victimes du séisme en Syrie et en Türkiye. Face aux besoins qui ne cessent d’augmenter, le CICR cherche à collecter davantage de fonds pour financer l’action en faveur des personnes sinistrées dans les deux pays ».