Le secteur humanitaire a un rôle clé à jouer dans la lutte contre les crises climatiques et environnementales qui affectent chaque jour la vie et les moyens de subsistance des populations dans le monde. Cela implique qu’il passe de la parole aux actes en intégrant des approches qui tiennent compte des changements climatiques dans son action et en rendant ses opérations plus écologiques.

L’ensemble des composantes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge invite toutes les organisations humanitaires à signer la Charte sur le climat et l’environnement pour les organisations humanitaires qui a déjà été adoptée par 25 organisations depuis son lancement il y a un mois.

Cette Charte vise à favoriser un engagement ferme en faveur de l’action climatique au sein de la communauté humanitaire. Elle est destinée à toutes les organisations humanitaires qu’elles soient grandes ou petites.

La Charte sur le climat et l’environnement a été élaborée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale), avec le soutien d’un comité consultatif et en consultation avec le secteur humanitaire. Son objectif est de guider l’approche du secteur humanitaire en ce qui concerne à la fois les risques croissants engendrés par les changements climatiques et sa propre empreinte carbone et environnementale.

« Les changements climatiques constituent une menace existentielle pour l’humanité, que l’ensemble du secteur humanitaire doit prendre très au sérieux. Les communautés touchées par les changements climatiques à travers le monde saisissent l’ampleur de la menace, tout comme les volontaires et le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui travaillent chaque jour à leurs côtés. Il reste encore beaucoup à faire pour réduire les risques auxquels les communautés sont confrontées, pour les aider à renforcer leur résilience et à s’adapter aux chocs climatiques et pour faire en sorte que les organisations humanitaires réduisent leur propre impact sur l’environnement », a affirmé Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale.

Les crises climatiques et environnementales actuelles ont une incidence sur toutes les dimensions de notre vie, de notre santé à notre sécurité alimentaire, hydrique et économique. Si ces crises n’épargnent personne, les populations les plus durement touchées sont les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées, dont les capacités sont déjà mises à rude épreuve et qui ont souvent le moins contribué au problème. Et la situation ne fait qu’empirer.

« Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous avons la responsabilité de nous unir, en tant que communauté humanitaire, de façon à renforcer notre expertise et à fournir des réponses adéquates aux crises climatiques et environnementales. Nous devons impérativement unir nos forces si nous voulons réduire l’impact de ces crises sur les personnes les plus vulnérables », a déclaré Robert Mardini, directeur général du CICR.

Une transformation radicale doit être opérée de toute urgence pour éviter d’autres morts et d’autres souffrances. Une analyse réalisée par la Fédération internationale a révélé que 97,6 millions de personnes ont été touchées par des catastrophes d’origine climatique ou météorologique en 2019. La protection de la vie et des droits des générations actuelles et futures dépend des mesures politiques visant à réduire les émissions, à stopper la dégradation de l’environnement et à s’adapter aux risques croissants.

« La crise climatique a une incidence sur l’action humanitaire dans le monde entier, et nous devons de toute urgence intensifier nos efforts collectifs visant à relever ce défi. En tant que réseau, à la 18e Assemblée générale du Conseil international des agences bénévoles (CIAB), nous avons signé la Charte sur le climat et l’environnement pour les organisations humanitaires. Le CIAB encourage les autres organisations à signer et à mettre en œuvre conjointement la Charte, notre capacité de travailler en partenariat étant notre atout le plus stratégique », a déclaré Ignacio Packer, directeur exécutif du CIAB.

La Charte sur le climat et l’environnement pour les organisations humanitaires est un document élaboré par et pour les organisations humanitaires, afin de les aider à faire leur part et à mettre en évidence leur pertinence dans la lutte contre les crises climatiques et environnementales.

L’objectif est d’obtenir un grand nombre de signatures avant la 26e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), qui doit se tenir en novembre 2021, afin de montrer le ferme engagement de la communauté humanitaire à intensifier sa lutte contre les crises climatiques et environnementales.

Les sept engagements de la Charte sont les suivants :

  • Intensifier notre action pour répondre à des besoins humanitaires croissants et aider les populations les plus à risque à s’adapter aux effets des crises climatiques et environnementales (adaptation, réduction des risques de catastrophe et action anticipative).
  • Maximiser la durabilité environnementale de nos programmes et opérations, et réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre.
  • Promouvoir le leadership des communautés et acteurs locaux : notre action sera guidée par le leadership et l’expérience des acteurs locaux et des communautés.
  • Accroître notre capacité à comprendre les risques climatiques et environnementaux et à élaborer des solutions basées sur des données fiables.
  • Collaborer dans le secteur humanitaire et au-delà pour renforcer l’action en faveur du climat et de l’environnement.
  • Utiliser notre pouvoir d’influence pour mobiliser une action urgente et plus ambitieuse en faveur du climat et de l’environnement.
  • Définir des cibles et mesurer nos progrès à mesure que nous mettons en œuvre nos engagements.
  • Le CICR et la Fédération internationale ont tous deux adopté des objectifs concrets et une feuille de route pour soutenir la mise en œuvre de ces engagements.