Week-end tragique au Burkina Faso, au Nigéria et au Yémen. La population civile ciblée par d’impitoyables attaques.

Que ne comprennent-ils pas dans la définition suivante ?

« Les civils et toutes les personnes qui ne participent pas aux hostilités ne doivent en aucun cas faire l’objet d’attaques et doivent être épargnés et protégés ».

C’est pourtant clair, non ? C’est accessible à tous. Peut-être l’ignorent-ils. Faire la distinction entre celui qui combat et celui qui ne combat pas ou plus, est pourtant un principe universel du droit international humanitaire, un principe intangible dans la conduite de hostilités.

Que ne comprennent-ils pas ? Peut-être l’ignorent-ils ? Mais nul ne saurait ignorer la loi.

Ces « ils » sont ces combattants issus d’armées régulières ou de groupes armés qui enfreignent les règles les plus élémentaires d’Humanité.

Burkina Faso, Nigéria, Yémen

Le week-end a été particulièrement tragique pour civils. 14 civils tués à Marib au Yémen dans un bombardement. Plus de 80 morts au Nigéria où sept villages au nord-ouest du pays ont subi d’impitoyables attaques. Le Burkina Faso, aussi, qui a connu le pire massacre de civils depuis le début des troubles en 2015. Plus de 150 morts à Solhan, dans le nord du pays. Sur son compte Twitter, le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso, Laurent Saugy, expliquait hier que le CICR était parvenu à soutenir les infrastructures médicales qui avaient dû faire face à un afflux massif de blessés quelques heures après les massacres de la nuit de vendredi à samedi.

Pour autant, le CICR demeurait inquiet par la présence d’engins explosifs improvisés sur les bords de route, ralentissant voire entravant les déplacements de populations mais également l’évacuation des blessés.

Le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso a également rappelé « à toutes les parties prenantes l’interdiction d’employer des moyens de guerre qui frappent sans discrimination ou qui causent des maux superflus ».

Diffuser le droit international humanitaire

Rappeler le droit, inlassablement, renvoyer les combattants à leurs responsabilités, diffuser par tous moyens les principes élémentaires régissant la conduite des hostilités est l’une des missions du CICR. On appelle cela la diffusion.

L’immense majorité des victimes des conflits contemporains demeurent des civils. Terrible constat qui montre à quel point la mise en oeuvre et le respect du droit international constituent l’éternel défi.

Pourtant, les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 auxquels sont parties 196 Etats, contiennent des règles spécifiques protégeant les civils. Dans les situations non-couvertes par ces instruments, les troubles internes par exemple, ils sont protégés par le droit des droits de l’homme (et les droits inaliénables qu’il consacre), par les législations nationales (compatibles avec le droit international) et par le principe d’Humanité.

Tous les civils sont protégés par le droit

Bref, en droit, dans quelle que soit la situation de violence, tous les civils sont protégés. La réalité est toute autre. Non seulement la population civile est exposée directement à la violence, mais elle représente souvent l’un des enjeux majeurs des conflits. Les guerres en ville l’illustrent tragiquement.

Les tensions intercommunautaires, interethniques et interreligieuses, l’effondrement des structures étatiques, le contrôle des ressources naturelles, la grande disponibilité des armes, l’augmentation des actes terroristes et la prolifération des conflits armés dits asymétriques scellent trop souvent le sort des civils dans les conflits actuels.

Ce n’est pas le cadre juridique qui manque pour protéger les populations mais bien la volonté de respecter le droit international humanitaire.

Pour rappel, voici ce que dit l’article premier commun aux quatre Conventions de Genève de 1949 : « Les hautes parties contractantes s’engagent à respecter et faire respecter en toutes circonstances [le droit international humanitaire]. »

Respecter et faire respecter…