L’année 2013 aura toutefois marqué un tournant pour les maraîchers et leur famille qui ont décidé de quitter leur foyer pendant quelques années pour échapper à la violence.
« En 2013, il y a eu beaucoup de combats dans notre zone. Par peur de se faire tuer, nous avons décidé de mettre nos familles à l’abri. Quand nous sommes revenus, nos outils avaient disparu » souligne Intayagene, président du groupement de maraîchers.
Après avoir dû cesser leur activité pendant plusieurs années, les maraîchers de Matelmene se retrouvent sans argent, sans matériel, sans récolte. Avec quelques outils de fortune, quelques semences et beaucoup de résilience, ils tentent de redémarrer leur activité pour générer à nouveau un revenu, sans succès. Les débuts sont difficiles et la production tourne au ralenti.
De surcroît, le changement climatique rend la culture de légumes encore plus difficile. Avec des températures élevées, des pluies qui se font désirer, le tarissement des puits est de plus en plus précoce chaque année. Ces aléas climatiques accentuent la vulnérabilité des maraîchers mais aussi des éleveurs au Mali.
Un coup de pouce à ceux qui subissent les effets combinés du changement climatique et du conflit
Parmi les activités développées par le CICR dans les zones de conflit, la « sécurité économique », qui permet aux victimes de conflit armé de pouvoir reprendre une activité économique grâce à un coup de pouce.
Dans le cas des maraîchers de Matelmene, le CICR a procédé à une évaluation de leurs besoins, puis a mis à leur disposition plusieurs types de semences et outils de travail. Des clôtures en grillage ont aussi été construites pour protéger les jardins des animaux errants.
« Nous avons rencontré d’énormes difficultés à redémarrer notre activité de maraîchage. Grâce à cette aide, nous y arrivons enfin. Grâce à nos récoltes, nous pouvons à nouveau subvenir aux besoins de nos familles et acheter d’autres outils pour poursuivre notre activité », explique Intayagene.
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