Typologie, contextes et limites de ces opérations

Introduction

La guerre d’Espagne, qui aura duré près de trois ans, a joué un rôle déterminant dans la façon dont le CICR a dû adapter son action humanitaire à de nouvelles contraintes. En effet, s’agissant d’un conflit civil, l’organisation genevoise dispose alors de moyens d’intervention extrêmement limités sur le plan juridique et opérationnel[1]. Dans ce contexte, l’évacuation des populations civiles et, a fortiori, les évacuations d’enfants, s’avèrent être un exercice de haute voltige, dans un pays où coexistent, presque tout au long de la guerre, deux Croix-Rouge nationales – une Croix-Rouge républicaine, une Croix-Rouge nationaliste -, avec lesquelles il faut maintenir un dialogue constant, en fonction, notamment, des mouvements de lignes de front dans le nord du pays.

Dès les premiers mois de la guerre, les évacuations d’enfants, loin de constituer un problème circonscrit aux frontières intérieures du pays, se doublent d’une composante internationale. La France, l’Angleterre, la Belgique, la Suisse, le Danemark, le Mexique et l’URSS comptent parmi les Etats à accueillir ces enfants. Il faut d’emblée relever que, dans le cas de ces deux derniers pays, le CICR n’a ni systématiquement ni directement pris part à ces évacuations. En effet, compte tenu des relations que le Mexique et l’URSS entretiennent avec l’Espagne au cours de sa guerre civile, de telles opérations laissent supposer que le rapatriement des enfants concernés n’aurait pas lieu avant longtemps ; ce n’est donc qu’à cet égard – et subsidiairement aux activités de son service de nouvelles aux familles – que le CICR a pu servir d’intermédiaire, et non au regard des évacuations elles-mêmes. Tous pays confondus, ce serait plus de 34’000 enfants qui auraient été évacués, dont seuls quelque 20’000 auraient été rapatriés[2].

Dans un climat de tensions perpétuelles, le CICR doit constamment ajuster sa réponse humanitaire afin de ménager le double impératif fondant l’intérêt supérieur de l’enfant : la réunion à sa famille d’un côté, le devoir ne pas l’exposer aux dangers du front et de l’arrière-garde de l’autre. Ainsi, dans les premières semaines qui suivent le soulèvement, alors qu’on ne peut encore prévoir un conflit au long cours, il s’agit avant tout de favoriser une rapide réunion aux parents ; dès 1937, lorsque la guerre paraît devoir s’inscrire dans la durée, il importe de mettre les enfants à l’abri des risques accrus de bombardements aériens. Il convient encore de souligner que l’éloignement durable des enfants, en tant que tel, doit être apprécié à l’aune des idéologies et des stratégies à la base de la conduite des hostilités et non d’un objectif que se serait donné le CICR.

La contribution à suivre se propose, par l’exemple, de définir trois types d’évacuation d’enfants, qui ont essentiellement eu lieu entre les mois de septembre 1936 et septembre 1937. De fait, les évacuations ont tantôt visé à réunir à leurs parents des enfants restés dans l’une ou l’autre des zones du conflit, en un mouvement semi-circulaire couplé à une action de rapatriement dans un laps de temps relativement court ; tantôt à les éloigner durablement des lieux qui allaient être la cible de combats ou d’une occupation de territoire. Dans ces deux premiers cas, un départ pour l’étranger a souvent dû intervenir, soit comme zone de transit, soit pour un séjour de moyenne ou de longue durée. Enfin, l’avancée des troupes nationalistes, autant que la radicalisation des idéologies sur le plan national et international, a entraîné la mise en place d’un troisième type d’évacuation, en direction du Mexique et de l’URSS, dont l’évocation permet de cerner les limites du CICR en matière de rapatriement. La distinction entre ces différents types d’évacuation repose autant sur le moment où ils sont envisagés que sur les finalités poursuivies, en fonction du déroulement des opérations militaires et, dans une certaine mesure, des présupposés idéologiques des forces en présence. Ces catégories ont bien évidemment leur part d’artifice, mais elles présentent néanmoins l’avantage de guider notre propos de façon thématique.

 

Evacuations des estivants

La soudaineté du pronunciamiento et son échec relatif ont pour effet de diviser le pays entre provinces restées sourdes à l’appel insurrectionnel et provinces insurgées. Le soulèvement dans la péninsule ibérique ayant lieu en pleine période estivale, le 18 juillet 1936, de nombreuses colonies de vacances[3] – de même qu’un certain nombre d’enfants en visite auprès de familiers – se voient piégées dans des régions sous contrôle de l’une ou l’autre des parties au conflit[4]. Le CICR et l’Union internationale de secours aux enfants (UISE)[5] répondent rapidement à l’urgence, en optant pour des évacuations couplées à des actions de rapatriement. Le CICR aurait ainsi prêté assistance à une trentaine de ces colonies et, plus particulièrement, à onze d’entre elles[6] situées en territoire occupé par le camp opposé à celui dans lequel résidaient les familles concernées. Dans un premier temps, le CICR ne dispose pas d’une vue d’ensemble claire quant à la répartition de ces colonies, notamment concernant celles qui, en provenance de la zone nationaliste (Burgos et Grenade, par exemple), se trouvent dans le camp opposé ; la situation des colonies issues de la zone républicaine (Madrid et Tolède, principalement) lui est alors mieux connue, grâce à la carte remise par l’UISE aux délégués en poste à Madrid[7]. A cet égard, les membres de la Commission d’Espagne du CICR[8] évoquent fréquemment le rôle clé joué par l’UISE quant à ses activités d’aide et de protection à l’enfance, et n’hésitent pas à convier Frédérique Small à en parler en mars 1937[9].

En août 1936, déjà, le CICR, par le biais de son délégué-général pour l’Espagne, Marcel Junod, est sollicité par le gouvernement français afin de vérifier l’arrivée de la cargaison du vapeur Kilissi, convoyant vivres et matériel sanitaire dans le port de Santander[10]. Le délégué arrive le 10 septembre à bord du contre-torpilleur français l’Alcyon et décide, 48 heures plus tard, de profiter de l’occasion pour organiser l’évacuation de quelque 300 enfants et de leurs maîtres d’école piégés dans la région[11]. Grâce au Kilissi, ils s’embarquent pour Saint-Nazaire, qu’ils atteignent le 13 septembre, avant d’être logés dans une caserne à Ancenis, qui accueille déjà plus de 200 enfants[12]. Ils seront finalement rapatriés en Espagne quelques jours plus tard, pour les uns à Madrid, pour les autres à Tolède, auprès de leurs familles[13].

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Santander. La cargaison du Kilissi. V-P-HIST-02222-10A, Archives CICR (DR)

 

Trois semaines plus tard, l’UISE, à nouveau, favorise l’évacuation de 474 enfants[14] à partir de Santander à bord du cargo norvégien Ala. Ainsi, le délégué du CICR Daniel Clouzot rapportera avoir pris place le 7 octobre sur l’aviso Arras, mis à sa disposition par l’ambassade de France, qui le mènera jusqu’au port de Laredo, sur la côte cantabrique, dans l’espoir d’y croiser le Ala[15]. Or, à son arrivée, le Ala n’est pas au rendez-vous. Clouzot s’en inquiète auprès du président de la députation provinciale, d’autant plus que le bateau norvégien ne dispose pas d’un système de télégraphie sans fil. Il semble toutefois que le retard du Ala n’ait pas porté à conséquence, qu’il soit arrivé dès le lendemain en rade de Santander, et que les enfants à son bord aient été, grâce aux directives laissées par Clouzot à l’attaché consulaire français qui l’accompagnait la veille, transportés jusqu’au port du Verdon, en Gironde, où certains bénéficient de soins médicaux. Ces enfants, en provenance de diverses colonies de vacances disséminées en zone nationaliste, seront finalement rapatriés à Barcelone quatre jours plus tard, soit le 13 octobre, par la commune française de Cerbère, l’un des plus importants points de passage vers la Catalogne espagnole dans les premières semaines de la guerre, témoignant en cela de l’efficacité de ces opérations éclairs[16].

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Santander. L’aviso Arras, à bord duquel D. Clouzot est allé à la rencontre du Ala. Octobre 1936, V-P-HIST-02224-14, Archives CICR (DR)

 

Presque concomitamment, Junod se charge du rapatriement d’une colonie scolaire d’une quarantaine de jeunes filles installée à Logroño, quelque 150 kilomètres au sud de Guecho (ou Getxo, en basque), près de Bilbao, dont les enfants sont originaires. L’affaire était pourtant mal embarquée, puisque le comité provincial de la Croix-Rouge nationaliste avait tout d’abord fait remettre une lettre[17] aux autorités basques, par l’entremise du Dr Junod, indiquant que ces enfants se refusaient au rapatriement – lettre par ailleurs signée de la main de huit d’entre elles -, avant que les pourparlers n’aboutissent finalement à leur retour, sous les auspices du CICR et du consul de Cuba[18]. Cette opération a cela de particulier qu’elle se déroule dans le cadre d’un échange différé de prisonniers, préfigurant une pratique qui tendra à se généraliser. En effet, dans ses mémoires, le délégué-général pour l’Espagne rapporte une conversation houleuse qu’il aurait eue avec le comte de Vallellano, président de la Croix-Rouge nationaliste, au cours de laquelle le Suisse aurait questionné la loyauté et la parole des insurgés qui se refusaient à libérer un nombre d’otages basques équivalent aux 130 femmes issues de l’aristocratie de l’autre camp[19]. Les mémoires de Junod sont par ailleurs confirmés par le rapport de Daniel Clouzot, qui fait état du retour, sur le torpilleur britannique Esk, de 41 enfants au port de Las Arenas, le 16 octobre, soit six jours après la libération des femmes détenues au couvent Los Ángeles Custodios[20]. Il convient encore de signaler que cette opération est certainement la première au cours de laquelle le rapatriement s’effectue à partir de la zone nationaliste[21].

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Bilbao. Arrivée de la colonie de vacances de Guecho devant les gudaris (soldats basques). 1936, V-P-HIST-02224-11A, Archives CICR (DR)

 

Début novembre, une colonie installée à Laguardia, dans la province d’Álava au Pays basque[22], composée d’enfants en provenance de Bilbao, est transportée jusqu’à la zone internationale de Las Arenas par un navire britannique, vraisemblablement le H.M.S. Exmouth. L’épisode est relaté par le journal La Voz, daté du 6 novembre 1936, qui dénombre 30 garçons et 72 filles à son bord appartenant à la paroisse Saint-Vincent de Bilbao[23]. La brève dévoile que les enfants seraient montés à bord de l’Exmouth à Saint-Sébastien, avant d’arriver cinq heures plus tard dans le port de Las Arenas, accompagnés d’un certain « Dr Junaud », « président de la Croix-Rouge internationale », sous les traits duquel il faut évidemment voir Marcel Junod.

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Saint-Sébastien. Evacuation de la colonie de vacances de Laguardia par la Marine britannique. Avant l’embarquement. Novembre 1936, V-P-HIST-01860-09, CICR

 

Ainsi, pas moins de 1326 enfants surpris par l’insurrection armée dans ces colonies scolaires auraient bénéficié de l’intervention du CICR pour être reconduits auprès de leurs familles[24]. Nous aurons plus avant l’occasion de constater que le rapatriement de ces colonies n’a, dans un nombre minoritaire de cas, pas été possible avant 1937[25]. En pareille situation, le CICR pallie l’impossibilité du rapatriement en proposant, notamment, ses bons offices en matière de nouvelles aux familles, au travers du Service d’information et de recherche des personnes[26]. Cette activité s’est rapidement imposée comme une nécessité devant l’accroissement du nombre de disparitions à Madrid dans les semaines précédant les combats de novembre 1936. Ainsi, après Madrid et Barcelone, Burgos et Saint-Sébastien se dotent également, au travers de la Commission d’Espagne du CICR, d’employés chargés de traiter les demandes émanant des familles soucieuses d’avoir des nouvelles de leurs proches.

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Madrid, devant la délégation du CICR. Personnes faisant la queue pour avoir des nouvelles de leurs proches. 1936, V-P-HIST-01850-15, Archives CICR (DR)

 

A l’évidence, les évacuations d’enfants, toujours complexes sur le plan administratif et logistique, n’ont de cesse de se compliquer à mesure que la guerre s’inscrit dans la durée. De ce point de vue, le mois de novembre 1936 marque un tournant dans les complications auxquelles le CICR doit faire face pour envisager la réunion des familles ; il est probable que la fin de la guerre dite des « colonnes » et les vives tensions induites par la bataille qui s’annonce dans la capitale soient à l’origine des difficultés rencontrées alors par les acteurs humanitaires présents en Espagne.

 

Evacuations des zones de combats ou en voie d’occupation

Le premier trimestre de l’année 1937 connaît une augmentation des bombardements aériens, notamment dans le nord du pays[27]. Probablement moins documentés que les évacuations de Madrid en direction de la Catalogne et de Valence, puis à partir de la Catalogne en direction de la France à la toute fin du conflit, les départs successifs des enfants basques, mais aussi de Santander et des Asturies, n’en sont pas moins éloquents. Par ailleurs, les tractations qui n’ont pu aboutir à l’évacuation de certaines colonies en 1936 s’enlisent et seront, au cours de l’année 1937, source de préoccupation pour le CICR. L’intervention du CICR doit à présent tenir compte de ce double mouvement constitué par les déplacements de population internes et ceux des candidats à l’exode.

Les premiers déplacements internes se produisent sous la poussée des troupes aux ordres du général Franco[28] dont il apparaît clairement, au mois d’octobre 1936, que Madrid est le prochain objectif ; les évacuations vers Valence, la Catalogne[29] et le Pays basque se profilent rapidement. Or, quand la capitale espagnole fait l’objet des premiers affrontements, au mois de novembre, Madrid est une ville dont le nombre d’habitants a déjà crû de 50% au cours des mois précédents, du fait que les civils des régions périphériques sont venus y trouver provisoirement refuge[30].

Guerre civile d’Espagne, 1936-1939. Madrid. La crainte des bombardements est constante dans la capitale. 1936, V-P-HIST-01847-18, CICR

 

Au regard des évacuations d’enfants, un fait mérite d’être abordé, qui évoque la délicate et partiellement inexpliquée affaire qui implique le délégué Georges Henny à la fin de l’année 1936[31]. Le 8 décembre, ce dernier est exceptionnellement admis à voyager à bord d’un avion de l’ambassade de France qui assure hebdomadairement la liaison entre Madrid et Toulouse. Henny profite du voyage pour rapatrier celles qui sont, semble-t-il, les filles du Dr Cabello, ami intime du président de la République espagnole, Manuel Azaña (auquel Cabello prêtera son appartement de Montauban après qu’Azaña aura quitté l’Espagne). Au cours du vol, l’avion transportant Henny est perforé par des tirs provenant d’un chasseur militaire, qui blessent grièvement le délégué du CICR. L’avion parviendra à se poser, mais Louis Delaprée, correspondant du journal France-Soir, également à son bord, sera mortellement touché à la cuisse et aux intestins. Andrés de Vizcaya, brigadier sanitaire de la Croix-Rouge républicaine et délégué-adjoint au sein de la délégation du CICR à Madrid, s’occupera de faire hospitaliser les deux jeunes filles et de finaliser leur rapatriement en France. Georges Henny, quant à lui, après quelques jours de convalescence, quittera l’Espagne, pour ne plus y revenir au cours du conflit.[32]

Guerre civile d’Espagne 1936-39. Madrid. Andrés de Vizcaya (droite) au chevet du délégué G. Henny, à la suite de son hospitalisation. Décembre 1936, V-P-HIST-01861-17A, Archives CICR (DR)

 

A la fin du printemps 1937, Andrés de Vizcaya est chargé d’organiser les tractations avec les autorités républicaines en vue d’une évacuation à large échelle à partir de la capitale. La délégation du CICR à Madrid se rend donc à Valence pour négocier avec les ministères concernés, Affaires étrangères et Justice, semble-t-il plus favorables aux doléances du CICR à la suite de la destitution du gouvernement Largo Caballero[33] et la nomination de Juan Negrín à la tête de l’exécutif[34]. Le 15 juin, Vizcaya rapporte avoir reçu du secrétaire de Manuel de Irujo, ministre de la Justice, l’assurance que ce dernier est favorable à une évacuation d’ampleur[35]. Cette initiative donnera lieu, quelques semaines plus tard, à l’un des rares succès du CICR en la matière et permettra à de nombreux enfants, provisoirement du moins, de n’être pas séparés de leurs parents. Mais déjà, au problème de la capitale, vient s’ajouter celui, non moins crucial, des évacuations du front Nord.

Entre les mois de mars et juillet 1937, les troupes franquistes concentrent leurs efforts sur la zone Nord. Les batailles à venir vont permettre à la Marine britannique de jouer un rôle non négligeable dans l’évacuation des enfants depuis cette région. En effet, au grand dam de Franco, de nombreux destroyers britanniques naviguent au-delà des trois milles nautiques des eaux territoriales espagnoles. Les nationalistes doivent pourtant ronger leur frein face à ce qu’ils tiennent pour des avanies infligées par la Royal Navy et la marine marchande britannique dans cette portion du golfe de Gascogne et de la mer Cantabrique, puisque la Grande-Bretagne ne leur reconnaît pas le statut de belligérants[36].

Les évacuations d’enfants pour l’étranger, sans qu’aucun rapatriement ne soit d’emblée prévu, sont à l’initiative, d’une part, du gouvernement de la République, d’autre part, du gouvernement du Pays basque. Si le premier y voit essentiellement une alternative aux déplacements d’enfants sur le territoire espagnol, le second décide rapidement de leur envoi en territoire français, anglais et belge. Marquès voit dans cette différence de traitement, non la marque d’une considération humanitaire, mais la volonté idéologique du gouvernement basque de placer « ses enfants » hors de la zone d’influence des nationalistes et favoriser, ce faisant, la pérennité de leur identité, y compris en exil[37].

Alted Vigil relève que l’évacuation des enfants à partir de la zone Nord devient rapidement un enjeu propagandiste, dans lequel les nationalistes tentent de tirer parti des départs pour l’étranger, répondant ainsi aux autorités basques et républicaines qui insistent sur le caractère indiscriminé des bombardements, notamment de l’aviation italienne et allemande sur Durango et Guernica[38]. Dans les rangs nationalistes pourtant, la Phalange fustige certes les évacuations vers l’URSS, mais ne les exclut pas en direction des pays d’Europe occidentale[39]. De même, le clergé basque – pour le moins divisé quant au soutien à apporter au gouvernement de son autonomie allié aux forces républicaines[40] – émet de sérieuses réserves sur la question des évacuations d’enfants vers l’étranger ; après la chute de Bilbao, la question du rapatriement deviendra centrale. Politiquement, cela se traduit, côté nationaliste, par la création de la Junte de protection des mineurs en mai 1937 ; côté républicain, par le décret d’octobre de la même année visant à empêcher le rapatriement des mineurs en les plaçant sous la tutelle des autorités consulaires des pays dans lesquels ils ont été évacués[41].

Philippe Hahn, délégué du CICR en poste à Barcelone, fait état d’un problème qui va croissant au cours de l’année 1937. En effet, les évacuations sans contrepartie sont de plus en plus difficiles à obtenir et chacun des camps exige que des échanges leur soient substitués. Depuis plusieurs mois déjà, le procédé consistant à échanger des prisonniers (civils ou militaires) contre des enfants divise, y compris dans le cadre de la coopération entre Croix-Rouge républicaine et CICR ; à titre d’exemple, relevons que le délégué Georges Henny y serait favorable afin d’obtenir la libération de femmes détenues dans les prisons de Bilbao en échange de l’évacuation des enfants de la colonie de La Granja, là où Andrés de Vizcaya, adjoint de M. Junod, s’y oppose[42]. A cette considération s’ajoute la question, plus épineuse encore, des zones jugées à risque ; le débat n’est pas nouveau, mais il tend à s’accentuer. La Commission d’Espagne elle-même, en octobre 1936, s’interrogeait sur l’opportunité de donner suite au rapatriement des enfants de La Granja à Madrid, selon que la demande émane des parents concernés ou des autorités[43]. A la même période, au cours de l’entretien que Daniel Clouzot et Marcel Junod ont avec le président de la communauté autonome du Pays basque dans le cadre des opérations liées à la colonie de Guecho précédemment évoquée, le premier des deux délégués du CICR évoque la difficulté qui sous-tend le rapatriement à Bilbao, ville jugée particulièrement exposée aux bombardements, tout en confirmant que la volonté des parents primera[44]. Georges Graz, délégué en poste à Bilbao, fait quant à lui valoir une position plus radicale : il manifeste sa désapprobation quant à l’évacuation d’enfants non accompagnés à partir de la zone Nord, et insiste, le cas échéant, pour que la réunion aux parents, à la demande de ceux-ci, soit instituée en règle[45].

Après celle d’Andrés de Vizcaya, une nouvelle visite de Philippe Hahn au ministre Irujo semble pourtant porter ses fruits pour faire évacuer une centaine d’enfants en direction de Puigcerda[46]. C’est pourquoi le délégué Clouzot, arrivé de Genève à Latour-de-Carol le 28 septembre, insiste auprès du préfet des Pyrénées-Orientales pour que les enfants passent la frontière le jour même, et non le lendemain comme initialement prévu. Parallèlement, le délégué Hahn s’occupe des tractations en territoire espagnol pour mener à son terme le retour des enfants. En septembre 1937, ce type d’évacuation a lieu dans un contexte de tension extrême, marqué par l’offensive des Asturies, censée finir d’achever la conquête de la zone Nord par les nationalistes. Aussi, est-il jugé préférable que deux des enfants dont les parents sont originaires des Asturies restent en zone républicaine afin, semble-t-il, d’éviter les risques liés aux représailles autant qu’aux affrontements en cours dans le nord du pays. Une jeune fille, munie d’un passeport en règle et d’argent, quitte également le groupe pour se diriger vers Nantes où des membres de sa famille l’attendent. Quant aux 97 autres, ils continuent leur route via Toulouse jusqu’à Hendaye, escortés par les délégués Hahn et Clouzot, qui mettent en œuvre le savoir-faire qu’ils ont acquis au cours des dernier mois, tant d’un point de vue diplomatique, financier et administratif, que sur le plan du ravitaillement.[47]

Guerre civile d’Espagne 1936-1939. Frontière franco-espagnole de Puigcerda. Evacuation d’enfants vers la France. Septembre 1937, V-P-HIST-01854-11, Archives CICR (DR)

 

Malgré les difficultés inhérentes aux tracasseries administratives décidées par l’un et l’autre camp – face auxquelles les deux Croix-Rouge nationales servent d’intermédiaires, en lien avec les délégations du CICR, le siège à Genève et les autorités des deux parties au conflit – il semble que le regroupement familial ait pu s’opérer en bonne mesure jusqu’en novembre 1937, avant d’être interrompu[48]. A cette date, la zone Nord paraît définitivement acquise aux nationalistes, qui contrôlent désormais plus de la moitié de la péninsule, tandis que les institutions républicaines quittent Valence pour Barcelone.

En dehors de la France, d’autres pays d’Europe occidentale ont été, dans une moindre mesure, terre d’accueil provisoire pour les enfants espagnols au cours du printemps 1937. Ainsi, on estime que l’Angleterre aurait reçu quelque 4000 enfants[49] dont la moitié, au moins, auraient été rapatriés une année plus tard, en mai 1938. Un nombre presque similaire d’enfants aurait été dirigé en Belgique, au travers d’évacuations plus diffuses dans le temps. Elles auraient débuté dès la fin de l’année 1936 et se seraient poursuivies jusqu’au début de l’année 1939. Après la France, il est probable que le nombre d’enfants basques à y avoir trouvé refuge soit le plus élevé. La Suisse a également accueilli quelques dizaines d’enfants, qui ont pu bénéficier d’une assistance médicale après la prise de Bilbao par les nationalistes, y compris, selon toute vraisemblance, à la demande des autorités franquistes. C’est surtout au cours des dernières semaines de la guerre civile, en janvier et février 1939, que le flux d’enfants en provenance d’Espagne a été le plus important en Suisse. Au Danemark, enfin, entre novembre 1937 et novembre 1938, quelque 250 enfants auraient été accueillis, avant d’être redirigés en France. Dans ces quatre pays, le nombre d’enfants dont le séjour s’est mué en établissement définitif est infime. Par ailleurs, s’il est difficile de savoir la part qu’a pu prendre le CICR dans l’organisation de ces évacuations, il apparaît en revanche qu’elles ont majoritairement été effectuées avec l’aide d’associations syndicales ou, en de rares occasions, catholiques, et de partis politiques de gauche ou d’organismes affiliés, comme le Parti ouvrier belge ou le National Joint Committee for Spanish Relief. Ainsi, la plupart des évacuations du printemps 1937, marquées du sceau de la polarisation des idéologies, ne sont pas du ressort du CICR. [50]

 

Evacuations vers le Mexique et l’URSS

Les motivations ayant présidé au choix du Mexique et de l’URSS pour y faire évacuer et installer durablement certains enfants sont multiples et tout à la fois complexes. Cette question s’écartant de notre propos, nous nous bornerons à souligner que ces deux pays constituent, à l’instar de l’Italie et de l’Allemagne pour le camp nationaliste, l’une des manifestations de l’internationalisation du conflit.

Dès la fin de la guerre, il est acquis que ces deux Etats seraient les seuls à s’opposer fermement au retour des enfants exilés[51], respectivement à la réunion aux parents, à la suite du soutien que les régimes de Cárdenas et de Staline avaient apporté à ceux qui s’étaient battus sous bannière républicaine. L’histoire de ces enfants, véritable zone grise dont les contours sont encore à délimiter, mériterait donc d’être abordée à l’aune des difficultés liées aux renseignements concernant leur lieu de résidence et, a fortiori, à toute velléité de rapatriement. Qui plus est, comme il ressort des Archives du CICR, le Mexique et l’URSS ne reconnaissant[52] pas le gouvernement du général Franco, il a été difficile d’obtenir des informations précises au sujet de ces évacuations.

Dans ce qui est alors un embryon d’Etat franquiste, la Junte de protection des mineurs est remplacée le 1er juillet 1938 par la Délégation Extraordinaire au Rapatriement des Mineurs (DERM)[53], qui œuvrera jusqu’en 1954 au rapatriement des enfants[54]. La DERM exploite notamment les documents saisis à la Délégation de l’Assistance Sociale relatifs à des centaines d’enfants évacués depuis Bilbao, notamment en URSS, à la suite de la prise de Santander par les troupes franquistes en août 1937 et mesure par la même occasion l’ampleur de la tâche qui l’attend au moment d’envisager les rapatriements[55]. Il semble en effet que les pays hôtes se soient montrés rétifs à l’idée de renvoyer systématiquement ces enfants dans leur pays d’origine à la seule demande de la DERM et que leurs parents, exilés ou non, aient exprimé des doutes quant au sort qui leur serait réservé. En revanche, dès la fin de la guerre civile, et plus encore après le début de la Deuxième Guerre mondiale, les actions de retour s’intensifient, passant de quelques centaines à la fin de l’année 1937, à plusieurs milliers d’enfants (probablement plus de la moitié des mineurs évacués) pour les années 1938 et 1939[56].

Le Mexique, présidé par le général Cárdenas, est alors un important allié du gouvernement républicain espagnol. C’est ainsi que le Comité ibéro-américain d’aide au peuple espagnol demande son soutien au Comité d’aide au peuple espagnol, créé quelques mois plus tôt. Enchanté par l’initiative, le président Cárdenas met rapidement sur pied une section consacrée aux enfants, présidée par sa propre femme, en vue d’une évacuation qui fera grand bruit, celle des « enfants de Morelia ».

Si les villes d’origine de ces enfants sont connues, il est en revanche moins aisé de savoir quel a été leur itinéraire avant cette évacuation. A tout le moins, il semble que la majeure partie de ces enfants auraient été évacués à partir du Guipúzcoa puis, après un séjour en France, seraient revenus en territoire espagnol, en Catalogne et à Valence[57]. Leur parcours, entre ces deux dernières régions et la France, où débutera, par la suite, leur périple transatlantique, est, quant à lui, sujet à caution. Ainsi, les enfants embarquent à Bordeaux le 25 mai 1937 à bord du navire français Mexique et accostent dans le port de Veracruz le 7 juin, avant d’être installés dans un internat de l’état de Michoacán, à Morelia[58]. Ce sont des enfants des deux sexes, âgés, pour la plupart, de 4 à 12 ans[59].

Ayuda !, Bulletin du Comité d’aide aux enfants du peuple espagnol, no 3, septembre 1937

 

La Junte technique de l’Etat franquiste, prévenue de cette évacuation par son représentant aux Etats-Unis, le diplomate à titre officieux J. F. Cárdenas, demande au président de la Croix-Rouge nationaliste, le comte de Vallellano, de solliciter l’intervention du CICR afin qu’il s’enquière des conditions dans lesquelles se trouvent les enfants auprès de la Croix-Rouge mexicaine, respectivement du gouvernement de L. Cárdenas[60]. Le président de la Croix-Rouge mexicaine répondra, le 18 août, que les conditions sont satisfaisantes compte tenu du nombre d’enfants et des différences culturelles de part et d’autre de l’Atlantique[61]. Une fois la liste des enfants concernés obtenue par le représentant franquiste aux Etats-Unis, le CICR aurait proposé ses services afin de procéder au rapatriement des enfants, dans la mesure où leurs parents en avaient fait la demande. Ainsi, grâce aux fiches individuelles établies par le CICR, plus de la moitié de ces enfants ont vu leur nom être associé à l’adresse de résidence de leurs parents en vue d’un rapatriement avant la fin du conflit.[62] Il semble cependant que la plupart des travaux sur la question fassent état d’un taux de rapatriement relativement faible au cours du mandat présidentiel du général Cárdenas, puis de son successeur [63].

Il convient encore de signaler que la disproportion entre le nombre d’enfants évacués au Mexique au cours du conflit et le nombre d’adultes qui y trouveront asile entre 1939 et 1942 interpelle. Le fait que ce pays d’Amérique centrale ait été une terre d’accueil pour de nombreuses personnalités politiques, militaires et intellectuelles, alors que seuls 456 enfants y ont trouvé refuge, semble indiquer que cette dernière expérience a rapidement été jugée à l’aune des nombreuses polémiques qu’elle avait soulevées. Tout autre est en revanche le cas de l’URSS, dans laquelle, au contraire, les enfants évacués entre 1937 et 1938 constituaient la grande majorité des exilés espagnols.[64]

En URSS, le CICR aurait évalué à 2000 le nombre d’enfants à y avoir été dirigés, au travers de quatre expéditions par bateau[65]. Si la plupart des auteurs confirment l’existence de ces quatre expéditions à caractère officiel, certains avancent un chiffre plus proche de 3000 enfants pour la période comprise entre mars 1937 et novembre 1938, de même que des expéditions antérieures[66].

Chacune de ces expéditions est composée, en majorité, d’enfants évacués de villes qui sont le théâtre d’affrontements ou sur le point de l’être. Les enfants sont ainsi respectivement originaires de Madrid, Bilbao, le reste de la zone Nord (les Asturies et Santander) et, quelques semaines avant l’offensive sur Barcelone, la Catalogne, l’Aragon et la côte Est. Par ailleurs, deux des bateaux concernés ont fait escale en France – notamment afin d’y débarquer certains enfants dont la destination finale ne sera pas l’URSS –, tandis que les deux autres ont pris la direction des ports de la Baltique (Leningrad) et de la mer Noire (Yalta).[67]Aux abois, la zone Nord devient le lieu de tous les mélanges, de toutes les confusions, de tous les drames, au regard de la provenance des enfants.

S’il est acquis, comme nous l’avons souligné en préambule de cette contribution, que le CICR n’a pas directement pris part à des évacuations à destination de l’URSS, il n’y a pas plus d’indices que l’organisation genevoise ait cautionné cette pratique. Il ne peut en revanche être exclu, s’agissant des évacuations ayant transité par les ports de Bordeaux et de Saint-Nazaire, que certains des délégués du CICR aient eu vent de l’existence des embarcations soviétiques – le Kooperasiia et le Dzerzhinsky – ou sous pavillon français, comme le Sontay, attendant les navires partis d’Espagne pour assurer la prise en charge de certains de leurs occupants jusqu’à Leningrad[68].

Dès avant la fin de la guerre civile, le sort des enfants évacués en URSS devient un enjeu politique majeur pour le gouvernement de Burgos, qui se lance dans des tractations aussi nombreuses qu’infortunées. Ainsi, la DERM fera tantôt appel à l’Italie, tantôt à l’Allemagne et au Vatican, pour intercéder auprès des autorités soviétiques, avant que la rupture du pacte germano-soviétique ne mette un terme définitif à ces canaux diplomatiques[69]. Dans ces conditions, le rôle du CICR a été réduit à la portion congrue.

Comme pour le Mexique, les Archives du CICR témoignent des difficultés auxquelles s’est heurtée l’organisation humanitaire lorsqu’il s’est agi d’obtenir des informations au sujet des enfants évacués en URSS. Au problème de la reconnaissance diplomatique s’ajoute le fait que la Croix-Rouge soviétique ne peut obtenir d’autorisations auprès du gouvernement de son pays et que seuls des rapatriements collectifs sont officiellement envisageables. La question des coûts liés à de telles opérations se pose également. Le CICR ne peut diligenter les demandes de rapatriement des parents en les transmettant à la Croix-Rouge soviétique, comme l’exprime la délégation de Burgos en mai 1939[70]. De fait, tel que souligné par le délégué Jean d’Amman en avril 1939, la fin du conflit en Espagne signifie que le CICR ne procéderait dorénavant plus à des rapatriements et s’en tiendrait, dès lors, à son action en qualité de service de nouvelles aux familles[71]. En effet, le CICR rappelle alors que le rapatriement des réfugiés, de même que toutes négociations y relatives, ne pourra plus être de son fait, sauf circonstance particulière qui ferait de lui le seul acteur à même de favoriser le retour au foyer[72]. Cette position, de première importance dans le cas d’enfants dont les parents ignoraient le lieu de résidence, témoigne d’un parti pris : à compter du mois d’août 1939, le CICR décide que, de manière générale, le rapatriement des enfants espagnols sera de la compétence des autorités consulaires et des Croix-Rouge nationales des pays concernés d’Europe occidentale ; en cela, il fait du Mexique et de l’URSS une exception à même de justifier, au besoin, son intervention[73].

Dans une note datée de juillet 1939, on apprend que l’échange de 2000 enfants réfugiés en URSS aurait été envisagé contre 120 marins russes détenus à Palma[74]. Jean d’Amman[75] confirmera, en août de la même année, l’hypothèse de l’échange et son échec, du fait que les marins ont été libérés par un autre biais[76]. 2000, c’est à peu près le nombre d’enfants dont le CICR pense savoir qu’ils ont été évacués en URSS. Si l’opération avait pu prendre corps et être menée à son terme, elle aurait certainement constitué l’un des succès humanitaires les plus retentissants de l’organisation genevoise en Espagne. Tuée dans l’œuf, cette initiative n’en illustre pas moins les limites avec lesquelles le CICR devrait désormais composer.

 

Conclusion

A la lecture des pages qui précèdent, il apparaît que l’intervention du CICR en matière d’évacuations d’enfants a été très appuyée entre les mois de septembre 1936 et septembre 1937, avant de se faire plus discrète, d’un point de vue pratique et opérationnel, à mesure que le conflit s’est internationalisé. Si l’organisation genevoise a sans doute fait montre d’efficacité dans le cadre des évacuations et des rapatriements des colonies scolaires, de même qu’au regard de l’évacuation des civils de Madrid vers l’est du pays, son implication est plus difficile à cerner par la suite. Les délégations du CICR n’ont pas soudainement fermé leurs portes à l’automne 1937, pas plus que ses délégués n’ont cessé d’avoir vent de ce qui se passait en Espagne, mais l’arrivée d’autres acteurs humanitaires[77], certainement plus partisans, semble avoir compliqué ses activités. De fait, le CICR n’est pas ou très peu associé à la plupart des évacuations qui supposaient d’emblée un éloignement de moyenne ou de longue durée, et brille, pour ainsi dire, par son absence au regard de l’organisation des départs en direction du Mexique et de l’URSS. Pourtant, le simple fait que de nombreuses embarcations qui ont assuré le transport des enfants en 1936 soient encore très présentes en 1937 et 1938 incite à penser que le dense réseau de délégations que l’organisation genevoise a installé en Espagne est toujours à pied d’œuvre. Pour s’en convaincre, il suffit de garder à l’esprit que le service de nouvelles aux familles, mis en place sous l’égide de la Commission d’Espagne, a vu quelque cinq millions de messages familiaux transiter par son bureau central de Genève et que la dernière délégation du CICR en Espagne est restée ouverte jusqu’en septembre 1939 à Barcelone. Au surplus, cette contribution s’avère bien insuffisante pour répondre aux questions fondamentales que ne manquera pas de soulever notre modeste exposé : quel a été le sort réservé aux enfants dans les différents pays d’accueil concernés ? Dans quelle mesure le CICR a-t-il pu renseigner les familles dont les enfants avaient été évacués partout en Europe ? Le CICR aurait-il pu, après la Deuxième Guerre mondiale, prendre à son compte le rapatriement des enfants demeurés à l’étranger ? Autant de champs d’investigation au regard desquels les Archives du CICR n’ont pas encore livré leur verdict.

 

Références bibliographiques :

Articles & monographies

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Ouvrages généraux

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Sources complémentaires (non citées)

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Autres

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Portails en ligne

Hémérothèque de la Bibliothèque Nationale Espagnole : http://www.bne.es/es/Catalogos/HemerotecaDigital/

Portail des archives audiovisuelles du CICR : https://avarchives.icrc.org/

Instruments de recherche (Archives du CICR)

Inventaire C ESCI, Guerre d’Espagne, 1936-1940

Inventaire B CR 212, Guerre civile en Espagne, 1936-1950

 

[1] Seule la résolution no XIV de la Dixième Conférence internationale de la Croix-Rouge, certes non contraignante, adoptée quinze ans plutôt, fonde le droit du CICR à intervenir en cas de conflit interne à la demande d’une société nationale.

[2] Selon les chiffres de l’Archivo General de la Administración (AGA) : https://www.culturaydeporte.gob.es/cultura/areas/archivos/mc/centros/cida/guias-de-lectura/guia-exilio-espanol-1939-archivos-estatales/ninos-guerra.html

[3] Nombre de ces colonies s’inscrivaient dans la politique d’éducation du ministère de l’Instruction publique et du ministère du Travail ; d’autres étaient organisées à l’initiative de syndicats ouvriers, d’associations d’aide à l’enfance ou catholiques.

[4] Pour une vue rapide de la question, voir MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1939), Paris, AutoEdition, 1993, pp. 30-34.

[5] Le rôle joué par l’UISE dans l’évacuation des enfants ne sera pas évoqué de manière détaillée. Pour une vue d’ensemble, et plus particulièrement concernant les missions de Frédérique Small, nous recommandons la consultation de la contribution de Mathias Gardet à l’occasion du colloque « Le troisième combattant ». L’action humanitaire durant la guerre civile espagnole et l’exil républicain, qui s’est déroulé à l’université de Genève, les 27 et 28 octobre 2016.

[6] MORENO MARTINEZ, Pedro Luis, Tiempos de paz, tiempos de guerra : la Cruz Roja y las colonias escolares en España (1920-1937), Áreas, Revista Internacional De Ciencias Sociales, 2012, p. 152.

[7] Ibid. p. 153, qui mentionne la circulaire no 331 émise par le CICR ; Revue internationale de la Croix-Rouge, octobre 1936, p. 856.

[8] Organe chargé de coordonner le déploiement opérationnel du CICR en territoires espagnol et français, qui se réunira 365 fois jusqu’au 15 février 1938.

[9] ACICR, B CR 212 PV, 29.09.1936 et ACICR, B CR 212 PV, 17.03.1937.

[10] Revue internationale de la Croix-Rouge, septembre 1936, p. 754 ; MARQUES, Pierre, La Croix-Rouge pendant la guerre d’Espagne : les missionnaires de l’humanitaire, Paris, L’Harmattan, 2000, p. 55.

[11] ACICR, B CR 212 GEN-60, non daté, on y apprend également l’évacuation de 40 « réfugiés » étrangers et espagnols.

[12] MARQUES, Pierre, La Croix-Rouge pendant la guerre d’Espagne : les missionnaires de l’humanitaire, op.cit., p. 55.

[13] Revue internationale de la Croix-Rouge, septembre 1936, p. 754.

[14] Ces enfants proviennent de diverses colonies situées dans les environs de Santander.

[15] ACICR, B CR 212 GEN-52, 23.10.1936.

[16] Revue internationale de la Croix-Rouge, octobre 1936, pp. 856-857 ; MORENO MARTINEZ, Pedro Luis, op. cit., p. 153.

[17] Cette lettre est également mentionnée dans le rapport de Daniel Clouzot, ACICR, B CR 212 GEN-52, 23.10.1936.

[18] REKALDE RODRIGUEZ, Itziar, Escuela, educación e infancia durante la Guerra Civil en Euskadi, Université de Salamanque, 2000, p. 877.

[19] CLEMENTE, Josep Carles, El árbol de la vida – la Cruz Roja en la Guerra Civil española, 1936-1939, Madrid, editorial ENE Publicidad, 1993, pp. 115-117 ; JUNOD, Marcel, Le troisième combattant, Payot-Paris, 1947, pp. 79-80, qui mentionne que le rapatriement de ces enfants était une promesse de la Croix-Rouge nationaliste.

[20] ACICR, B CR 212 GEN-52, 23.10.1936 ; au sujet de l’évacuation des femmes du couvent Los Ángeles Custodios, voir le blog des archives et de la bibliothèque du CICR.

[21] Clemente affirme qu’il s’agirait de la première colonie rapatriée de la guerre, ce qui est peu probable, op.cit. p. 117.

[22] Il faut cependant noter que, des trois provinces déclarées autonomes (Álava, le Guipúzcoa et la Biscaye), seules la Biscaye et une partie du Guipúzcoa étaient encore sous administration du gouvernement autonome du Pays basque au moment des évacuations de mars 1937.

[23] L’existence de cette dépêche est rapportée par GARCIA LOPEZ, Alfonso, Entre el odio y la venganza : el Comité internacional de la Cruz Roja en la Guerra Civil española, La Coruña, Espacio Cultura Editores, 2016, p. 199. La consultation de la version numérisée du journal est de notre fait, grâce à l’hémérothèque en ligne de la Bibliothèque Nationale Espagnole : http://www.bne.es/es/Catalogos/HemerotecaDigital/

[24] GARCIA LOPEZ, Alfonso, loc. cit.

[25] Ibid. p. 153, qui mentionne que les archives de la Croix-Rouge espagnole ne disposent pas d’informations au-delà de juillet 1937 concernant le sort des colonies qui n’avaient pas encore été rapatriées. Nous savons par exemple qu’une colonie de scouts installée dans la vallée pyrénéenne d’Ordesa a dû attendre le mois d’avril 1937 avant d’être rapatriée en Espagne, après avoir séjourné à Lourdes, à la suite de complexes tractations entre le ministère des Affaires étrangères français et les deux parties au conflit espagnol.

[26] Clemente souligne à juste titre que le service de nouvelles aux familles n’était pas mentionné dans les accords signés à Burgos et Madrid entre le CICR et les parties au conflit, op. cit. p. 109.

[27] L’arrivée de l’aviation italienne (dont l’intervention répond à l’envoi des Brigades internationales) et de la légion Condor, de même que la résistance acharnée de Madrid, poussent Franco à se concentrer sur les objectifs de la zone Nord, la Biscaye, Santander et les Asturies. Les effectifs italiens deviennent par ailleurs importants et comptent quelque 50’000 combattants.

[28] Franco est formellement désigné chef de l’Etat par la Junte de défense nationale à la date du 1er octobre 1936.

[29] La Catalogne aurait signé un accord autorisant l’évacuation de la population non-combattante avec le CICR le 8 décembre 1936, voir GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit., p. 186.

[30] MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1949), op. cit., p. 25.

[31] García López en fait un récit des plus complets, notamment basé sur la consultation des Archives du CICR et du rapport établi par G. Henny lui-même (ACICR, B CR 212, GEN-58), que nous utiliserons dans le cadre de cette contribution, op. cit. pp. 99-122.

[32] Sur les commanditaires et les motivations qui auraient sous-tendu l’attentat, notamment en lien avec les visites de G. Henny dans les prisons madrilènes en octobre 1936 et les hypothèses sur les massacres de Paracuellos del Jarama, se référer à GARCIA LOPEZ, op.cit. pp. 99-125, dont le travail est en bonne part basé sur MARQUES, Pierre, La Croix-Rouge pendant la guerre d’Espagne : les missionnaires de l’humanitaire, op.cit., pp. 115 ss.

[33] Le gouvernement Largo Caballero n’a pas résisté à la « petite guerre-civile » dans la grande, à laquelle se sont livrés anarchistes, antistaliniens et communistes à Barcelone au mois de mai 1937.

[34] GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit., pp. 206-207.

[35] ACICR, B CR 212-GEN-70, 15.06.1937.

[36] En dehors des questions humanitaires, la présence des bateaux britanniques est motivée par : l’évacuation des ressortissants anglais en Espagne, le ravitaillement de la zone Nord espagnole, le transport du minerai basque jusqu’en Grande-Bretagne. Voir MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1949), op.cit., p. 53.

[37] MARQUES, Pierre, Les colonies espagnoles d’enfants réfugiés : un regard singulier, in : Enfants de la guerre civile espagnole, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 79.

[38] ALTED VIGIL, Alicia, Le retour en Espagne des enfants évacués pendant la guerre civile espagnole : la Délégation extraordinaire au rapatriement des mineurs (1938-1954), in : Enfants de la guerre civile espagnole, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 48.

[39] Le 19 février 1937, Manuel Hedilla, chef national de la Phalange ad interim et successeur de José Antonio Primo de Rivera, se fend d’un article dans lequel il attribue au « gouvernement de Valence » l’intention d’envoyer des enfants en URSS. Il en appelle même à la Société des Nations, par le biais d’une lettre à Joseph Avenol, secrétaire général de l’organisation, pour empêcher cela. L’épisode est notamment rapporté par Alted Vigil, ibid., pp. 48-49.

[40] Pour une vue d’ensemble concernant la complexité des positions adoptées par le clergé basque d’une part, le clergé espagnol d’autre part, et leurs relations respectives avec les autorités politiques, notamment sur la base de documents provenant des archives vaticanes, se référer à BOTTI, Alfonso, La iglesia vasca dividida. Cuestión religiosa y nacionalismo a la luz de la nueva documentación vaticana, Historia Contemporánea 35, 2011.

[41] ALTED VIGIL, Alicia, Ibid. pp. 50-51.

[42] MARQUES, Pierre, La Croix-Rouge pendant la guerre d’Espagne : les missionnaires de l’humanitaire, op.cit., p. 53.

[43] ACICR, B CR 212 PV, 07.10.1936, si Mlle Ferrière préférerait ne pas donner suite à une demande émanant du gouvernement de Madrid, M. Chenevière est lui d’avis contraire. Le procès-verbal indique encore que le délégué Clouzot estime que c’est le délégué Broccard qui se refuse à opérer le rapatriement et non les autorités de Burgos.

[44] ACICR, B CR 212 GEN-52, 23.10.1936.

[45] MARQUES, Pierre, Les colonies espagnoles d’enfants réfugiés : un regard singulier, in : Enfants de la guerre civile espagnole, op. cit., pp. 79-80.

[46] MARQUES, Pierre, La Croix-Rouge pendant la guerre d’Espagne : les missionnaires de l’humanitaire, op. cit., pp. 242-243.

[47] ACICR, B CR 212 GEN-52, non daté.

[48] Les autorités républicaines n’auraient plus donné suite aux demandes d’émission de passeports en provenance de la Croix-Rouge nationaliste à partir du 1er novembre 1937, y compris pour les enfants. Les autorités du camp insurgé installées à Burgos ne tarderont pas à adopter des mesures réciproques, voir GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit., p. 189.

[49] La plupart des enfants issus des provinces basques avaient déjà été rapatriés en septembre 1937.

[50] Ces quelques informations sont extraites de MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1949), op. cit., pp. 207-221.

[51] Il faut toutefois préciser qu’une centaine d’enfants seraient revenus en Espagne ou auraient été réunis à leurs parents dans un pays tiers avant la fin de l’année 1939, selon SIERRA BLAS, Verónica, Paroles orphelines, Les enfants et la guerre d’Espagne, Presse universitaire de Rennes, 2016, p. 86.

[52] L’Espagne, qui n’a pas entretenu de relations diplomatiques pleines et entières avec le Mexique jusqu’en 1977 (deux ans après la mort du général Franco), s’adressait à l’URSS à travers leurs ambassades respectives en France jusqu’en 1969.

[53] Six mois plus tôt, le premier gouvernement du régime franquiste s’était constitué à Burgos.

[54] SIERRA BLAS, Verónica, op. cit., p. 78.

[55] Ibid.

[56] Ibid. pp. 84-85.

[57] MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1949)op. cit., p. 222.

[58] Ayuda !, Bulletin du Comité d’aide aux enfants du peuple espagnol, no 3, septembre 1937.

[59] Certains auteurs affirment que quelques enfants auraient abaissé leur âge pour éviter la conscription ; voir not. MARQUES, Pierre, loc. cit.

[60] GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit., p. 200.

[61] ACICR, C ESCI 251, 18.08.37 – Réponse du président de la Croix-Rouge mexicaine, sous la forme d’un rapport de 21 pages, concernant les conditions d’accueil et d’hébergement des enfants ; sur les conditions d’accueil et de vie de ces enfants du point de vue de la presse mexicaine au cours de l’année 1937, se référer à SÁNCHEZ RÓDENAS, Alfonso, Los niños de Morelia y su tratamiento por la prensa mexicana durante el año 1937, Anales de Documentación, vol. 13, 2010, pp. 243-256.

[62] GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit., p. 201, qui mentionne l’existence de 169 fiches individuelles et le rapatriement de la majeure partie des enfants en mars 1939.

[63] Dans ce sens, voir notamment MATEOS, Abdón, Los republicanos españoles en el México cardenista, Ayer, no 47, 2002, pp. 122-123 et ALTED VIGIL, Alicia, Las consecuencias de la Guerra Civil española en los niños de la República: de la dispersión al exilio, Espacio, Tiempo y Forma, Serie V, Historia Contemporánea, p. 219 ; ce dernier auteur, sur la base des chiffres de la Délégation au rapatriement des mineurs, évoque encore 56 enfants rapatriés, selon un bilan de novembre 1949, ALTED VIGIL, Alicia, Le retour en Espagne des enfants évacués pendant la guerre civile espagnole : la Délégation extraordinaire au rapatriement des mineurs (1938-1954) op. cit., p. 58.

[64] Sans apporter de réponse à cette problématique, le fait est notamment souligné par ALTED VIGIL, Alicia, El exilio español en la Unión Soviética. Ayer, no 47, 2002, pp. 130-131.

[65] Selon GARCIA LOPEZ, Alfonso, op. cit. pp. 201-202.

[66] Dans ce sens, notamment, SIERRA BLAS, Verónica, En el país del proletariado. Cultura escrita y exilio infantil en la URSS, Historia Social, no 76, 2013, pp. 127 et 135 et ALTED VIGIL, Alicia, El exilio español en la Unión Soviética, op. cit., pp. 131 et 144.

[67] Ibid.

[68] Le nom des navires-transporteurs est fourni par MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols réfugiés en France (1936-1939), op. cit., p. 202 (source originale : ZAFRA, E. GRECO, R. y HEREDIA, C. : Los niños españoles evacuados a la URSS (1973)).

[69] ALTED VIGIL, Alicia, Le retour en Espagne des enfants évacués pendant la guerre civile espagnole : la Délégation extraordinaire au rapatriement des mineurs (1938-1954), op. cit., pp. 56-57 ; MARQUES, Pierre, Les enfants espagnols : réfugiés en France (1936-1939), op. cit., p. 203.

[70] ACICR, C ESCI 252, 25.05.1939.

[71] ACICR, C ESCI 252, 21.04.1939.

[72] ALONSO, Charo, FARRE, Sébastien, El Comité Internacional de la Cruz Roja y la repatriación de los refugiados españoles tras la retirada, in : Exils, passages et transitions. Clermont-Ferrand : Presse universitaire Blaise Pascal, 2008, p. 86.

[73] Ibid. pp. 92-93.

[74] ACICR, C ESCI 252, 14.07.1939.

[75] Jean d’Amman a été délégué du CICR dans les villes de Burgos et de Saint-Sébastien, toutes deux en zone nationaliste au moment où il s’y est trouvé.

[76] ACICR, C ESCI 252, 12.08.1939.

[77] Pour une vue assez complète – fait plutôt rare dans un ouvrage de portée générale sur la guerre d’Espagne – sur les évacuations massives survenues entre 1938 et 1939, se référer à BENNASSAR, Bartolomé, La guerre d’Espagne et ses lendemains, Paris, éditions Perrin, 2006, pp. 391-398.