Par son action humanitaire lors des conflits armés, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a été témoin de moments charnières de l’histoire contemporaine des conflits armés internationaux. Ses archives photographiques et sonores en gardent la trace.

De la bombe atomique à la guerre froide, le continent asiatique a été le théâtre d’intenses conflits armés durant la deuxième moitié du XXe siècle, engendrant déplacements de populations, pertes humaines et destructions sans précédent. De nombreuses puissances se sont impliquées dans ces conflits qui ont façonné la carte géopolitique de l’Asie, entraînant des changements de régime significatifs, modifiant en profondeur les relations diplomatiques de la région. Dans le cadre de son mandat, le CICR, en coopération avec les Sociétés nationales du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a assisté les populations affectés les conflits armés et les violences. Découvrez ici les témoignages de personnes ayant vécu trois évènements qui ont marqué la région : le bombardement d’Hiroshima (1945), la guerre de Corée (1950 à 1953), et la chute de Phnom Penh (1975).

 

Le bombardement d’Hiroshima, 6 août 1945

Le 30 août 1945, Fritz Bilfinger, un délégué du CICR, se trouve dans la région et visite la ville. Dans un télégramme, il rapporte à Marcel Junod, chef de la délégation à Tokyo, les conditions effroyables de la ville :  » ville anéantie à 80% (…) effet de la bombe mystérieusement grave (…) nombreuses victimes (…) « .

Jeune à l’époque des évènements, Yoshiyama Yukio, un survivant japonais raconte son expérience à travers une interview réalisée par la Radio Suisse Romande en 2002.[1]

Nakata Satsuo était photographe pour le bureau d’Osaka de l’agence de presse Domei. Il a pris 32 photos, quatre jours après l’explosion, dont celles-ci, montrant la ville en ruines. Certaines d’entre elles ont été publiées dans divers journaux avant l’arrivée des forces d’occupation américaines au Japon.[2]

Pour en savoir plus sur cet événement, consultez l’article suivant sur les traces de Marcel Junod, chef de la délégation du CICR à Tokyo.

 

Les prisonniers de la guerre de Corée, 1950-1953

Pendant la guerre de Corée (1950-1953), le CICR a capté des enregistrements diffusés par Radio Peking dans lesquels des prisonniers de guerre américains et britanniques transmettent des messages à leurs proches.

Le délégué du CICR, André Durand, spécialement dépêché à Hong-Kong, a retransmis à Genève les enregistrements sonores contenant l’identité des prisonniers, permettant ainsi à l’Agence centrale des prisonniers de guerre d’informer leur puissance d’origine, conformément à la Convention de Genève de 1929.[3]

L’enregistrement sonore est accompagné de photographies prises pendant la guerre de Corée et dans des camps de prisonniers de guerres américains et britanniques tenus par les forces armées nord-coréennes et chinoises.[4]

Pour en savoir plus, consultez l’article suivant sur l’action du CICR durant la guerre de Corée.

 

La chute de Phnom Penh, avril 1975

Le 17 avril 1975, la ville de Phnom Penh tombe aux mains des Khmers rouges. Malgré le chaos et la violence, le CICR reste dans la ville pour continuer à fournir assistance et secours à la population civile. André Pasquier, chef de la délégation du CICR à Phnom Penh, témoigne.[5]

L’enregistrement sonore est accompagné de photographies prises peu de temps avant la chute de la ville aux mains des Khmers rouges.[6]

Découvrez-en plus sur l’expérience d’André Pasquier en tant que délégué du CICR au Cambodge : Chronique commémorative de ma mission au Cambodge : janvier-mai 1975 / André Pasquier.

 


 

[1] Extrait sonore : © Radio Suisse Romande (RSR) / RSR, 2002, Japon, Hiroshima. Témoignage sur le bombardement d’Hiroshima en 1945. V-S-50410-A-01. Disponible en ligne sur le portail des archives audiovisuelles du CICR.

[2] © Archives du CICR (ARR) / NAKATA, Satsuo, 10/08/1945. Dans l’ordre d’apparition :
– Hiroshima, Nakaku, 4 jours après l’explosion de la bombe atomique. V-P-HIST-E-00260-08.
– Hiroshima, Bureau du journal régional de Chugoka-Shinbun et l’entrepôt d’Odamasa. V-P-HIST-E-02957-07
– Hiroshima, Maison située à environ 3 km du centre de l’explosion. V-P-HIST-E-02957-17

[3] Extrait sonore :  © CICR, Hong-Kong, Chine, 1953. Messages de prisonniers de guerre américains et britanniques captés à Hong Kong pendant la guerre de Corée. V-S-13675-A-01. Disponible en ligne sur le portail des archives audiovisuelles du CICR.

[4] Photographies dans l’ordre d’apparition :
© ARCHIVES CICR (DR), Guerre de Corée 1950-1953.
– s.n., Séoul. Maisons détruites par les bombardements. V-P-KPKR-N-00034-06A
– REYNIER, Jacques de. Camp central. V-P-KPKR-N-00002-18
– s.n., Prisonniers de guerre de l’ONU, distribution de vêtements. V-P-KPKR-N-00023-16A
– s.n., Fourniture de viande. V-P-KPKR-N-00023-32A
– s.n., Fête de Noël. V-P-KPKR-N-00042-03B / V-P-KPKR-N-00023-23A

[5] Extrait sonore : © CICR / Red Cross Broadcasting Service (RCBS), Geneve, Suisse, 13/05/1975. Retour de mission à Phnom Penh. V-S-10060-A-17. Disponible en ligne sur le portail des archives audiovisuelles du CICR.

[6] Photographies dans l’ordre d’apparition :
– © CICR / MERCIER, Michèle, 02/1975, Cambodge, Phnom Penh. Hôtel Le Phnom neutralisé par le CICR. V-P-KH-D-00008-02.
– © CICR / PEREZ, François, 1975, Cambodge, périphérie de Phnom Penh. Délégué de l’AICR rendant visite à des déplacés internes fuyant les combats entre les forces armées gouvernementales et les Khmers rouges. V-P-KH-D-00001-14
– © ARCHIVES CICR (DR) / s.n., 06/11/1974, Cambodge, Sud de Phnom Penh, Camp de réfugiés de Chak-Angré. V-P-KH-E-00178.
– © CICR / MERCIER, Michèle, 02/1975, Cambodge, Route nationale n° 1, Base militaire des forces armées gouvernementales. Batterie de 105 mm. V-P-KH-D-00005-21.
– © CICR / PEREZ, François, 1975, Cambodge, périphérie de Phnom Penh, Boeug Bayap. Attaques à la roquette des Khmers rouges dans la zone habitée. V-P-KH-D-00001-15
– Phnom Penh. Attaques à la roquette des Khmers rouges sur la capitale. V-P-KH-D-00001-16.