De bonnes fêtes à se souhaiter tel un vœu pieux. L’année s’achève et c’est tant mieux, à condition toutefois que celle à venir soit moins brutale, moins impitoyable.

Que l’Humanité, principe faîtier du droit international humanitaire, ait enfin droit de cité. Le premier quart du XXIème siècle s’approche. Il fait honte à celles et ceux qui naïvement pensaient qu’après un XXème siècle rythmé par les fracas des guerres mondiales, des génocides et des meurtres de masse, l’homme avait appris…

Pédagogie, toujours

Tout belligérant, quel qu’il soit, quel que soit le but de la guerre, doit respecter et épargner les civils, tout comme les infrastructures indispensables à leur survie.  Le droit international humanitaire n’est pas à la carte.

Tout belligérant, quel qu’il soit, doit respecter les hôpitaux, les ambulances, les soignants et les humanitaires. Le droit international humanitaire n’est pas facultatif.

Tout belligérant doit traiter avec humanité les personnes détenues. Le droit international humanitaire n’est pas optionnel.

L’année 2023 a vu se poursuivre le conflit Ukraine-Russie, survenir l’horreur au Soudan puis l’abomination à Gaza et en Israël. Ces tragédies ont occulté toute l’année durant – une vingtaine d’autres conflits armés – étouffé la voix de millions d’autres victimes, toutes protégées par le droit international humanitaire.

Dans ce contexte, le CICR a fait ce qu’il a pu, tout en cherchant à survivre à la plus grave crise financière et stratégique de ses 160 ans d’histoire. Depuis son arrivée à la présidence de l’institution il y a un an, Mirjana Spoljaric martèle le retour aux fondamentaux pour le CICR, c’est-à-dire la protection des victimes dans les conflits armés et la promotion du droit international humanitaire.

Intermédiaire neutre

L’image de l’année restera celle à Gaza de la libération d’une centaine d’otages. Bien d’autres hantent les esprits mais celle de ces libérations, avec en face celle de prisonniers palestiniens recouvrant aussi la liberté, reste emblématique. Elle illustre précisément le rôle d’intermédiaire neutre du CICR ; neutralité que certains refusent d’accepter alors qu’elle demeure, avec la confidentialité, le sésame de la diplomatie et de l’action humanitaires.

Pour ma part, après 25 ans au CICR, je tire ma révérence, crise financière oblige. Un quart de siècle échu où l’on a espéré que l’homme avait appris. On espère encore et toujours, l’engagement intact, l’indignation aussi, celle qui oblige, pour tenir, à imaginer Sisyphe heureux !

Joyeuses fêtes, prenez soin de vous et des vôtres ! Prenez également soin de l’indignation, moteur éprouvé de l’engagement humanitaire !