Dans certaines régions en proie au conflit armé international entre le Russie et l’Ukraine, chercher du bois pour se chauffer est un défi. Si les mines et les munitions non explosées y constituent un danger de longue date, le risque a augmenté de manière exponentielle depuis février.
Alors que l’hiver s’installe et que les attaques contre les infrastructures privent les habitants de chauffage et d’électricité, les civils courent un risque accru d’être blessés ou tués par des mines terrestres et des munitions non explosées. L’absence de chauffage oblige en effet davantage de personnes à aller chercher du bois pour se chauffer dans les forêts où ces armes, recouvertes par la neige et la glace, sont plus difficiles à détecter.
Un risque permanent
« Enfouie dans les terres agricoles et les quartiers, chaque mine ou munition non explosée met en danger la vie des populations », s’inquiète Ariane Bauer, directrice régionale pour l’Europe et l’Asie au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Les mines ne doivent pas être utilisées, et nous appelons les parties au conflit à marquer et à nettoyer les zones contaminées dans le plus bref délai possible et à informer les civils des dangers ».
Si les mines et les munitions non explosées constituent un danger de longue date dans cette région, le risque a augmenté de manière exponentielle depuis février.
De plus en plus de terres sont jonchées de mines terrestres, d’obus d’artillerie, de grenades, de mortiers, de roquettes, de bombes larguées par avion et d’armes à sous-munitions, dont beaucoup n’explosent pas et constituent un risque permanent pour les civils.
Depuis 8 ans sous la menace des mines antipersonnel
Après huit ans de conflit, des pans entiers des régions de Donetsk et de Lougansk étaient déjà fortement contaminés par des munitions non explosées. La saison hivernale vient encore aggraver la menace à laquelle les civils sont exposés.
La menace ralentit les réparations d’infrastructures essentielles
La misère et la destruction infligées par ces dangers latents sont immenses. Les explosions peuvent être mortelles, mutiler, causer de profondes blessures, pouvant entrainer la cécité ou de graves brûlures. Outre les pertes en vies humaines et les blessures, les munitions non explosées entravent ou empêchent souvent l’accès aux services essentiels tels que les hôpitaux. Elles rendent également dangereuses ou retardent la réhabilitation des installations d’approvisionnement en eau et en électricité.
Le CICR travaille depuis 2014 contre ce fléau en Ukraine
Avant février, l’Ukraine accueillait déjà la plus grande équipe du CICR chargée de lutter contre la contamination par les armes. Aujourd’hui, ce sont 18 spécialistes du CICR qui aident à marquer et à nettoyer les zones où se trouvent des munitions non explosées et transmettent des informations sur les mesures de sécurité face aux mines aux communautés et aux employés municipaux. Le CICR participe également à la remise en état des maisons endommagées et des infrastructures essentielles comme les réseaux d’eau et d’électricité, et aide plus d’un million de personnes à se chauffer.
Un monde sans mines d’ici 2025 ?
Le dimanche 4 décembre marque le 25e anniversaire de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. Depuis son entrée en vigueur, le nombre de victimes civiles causées par les mines antipersonnel a diminué de 90% dans le monde. Les risques que ces armes font encore courir aux civils soulignent le long chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre l’objectif de la Convention, à savoir un monde sans mines d’ici 2025.
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