Les quatre athlètes composant l’équipe du Niger aux Jeux paralympiques de Tokyo ont reçu un soutien important du CICR. Depuis des années, fort de son expérience en orthopédie de guerre et en réadaptation physique, le CICR soutient de par le monde, nombre d’initiatives sportives, des match en basket-fauteuil jusqu’à certaines compétitions internationales de handisport.

Le CICR dispose d’une longue et importante expérience en réadaptation physique particulièrement auprès des amputés, victimes de guerre ou d’engins explosifs. En Afghanistan par exemple, il a créé et gère tous les centres orthopédiques du pays avec, en premier lieu, le plus emblématique et plus ancien, celui de Kaboul. Il a été créé en 1988 par Alberto Cairo qui, en son temps, abandonna sa robe d’avocat pour enfiler la blouse d’orthopédiste CICR.

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Orthopédie, la saga afghane du CICR

Alberto et Najmudin, les patrons du programme orthopédique du CICR en Afghanistan

Des décennies d’appareillage, de fabrication de prothèses, de suivi de milliers de patients, de formation de techniciens, le tout sous sa férule et celle de Najmudin… Amputé des jambes par une mine, soigné, appareillé puis formé par Alberto Najmudin est devenu directeur du centre orthopédique de Kaboul. Destin hors-norme. En 2004, il fut l’un des porteurs de la flamme des Jeux olympiques du Caire.

Partout dans le monde

Représentation 3D du centre orthopédique de Mopti au Mali créé en 2020 par le CICR.

Au-delà de la singulière histoire du handicap en Afghanistan, le CICR en Afrique ou encore en Asie demeure un maillon important voire parfois déterminant dans la prise en charge et dans l’accompagnement des personnes handicapées. L’an passé, par exemple, ouvrait à Mopti au Mali un centre orthopédique ouvert à toutes les victimes de la région.

De la réadaptation physique à la réinsertion

Battambang, Cambodge. Grâce au soutien du CICR ce couple a pu rénover sa maison et agrandir son commerce. Photo : Chum CHAIVATHANAK – CICR

Au-delà de l’assistance directe, l’organisation travaille également dans la plupart des contextes à la réinsertion des handicapés. Cela se traduit souvent par un coup de pouce pécuniaire, une aide à démarrer une activité de commerce par exemple ou encore de couture.

Le sport, égament vecteur de réinsertion

Juba. Tournoi coorganisé par le CICR et l’Association de basket-ball en fauteuil roulant. Les Etoiles (en rouge) jouent contre l’équipe de la Paix (en blanc).

Aujourd’hui, le CICR est partie prenante dans plus de 27 pays et soutient plus de 1 300 initiatives sportives en lien avec le handicap. Ces initiatives se développent à l’ombre de conflits armés, souvent installées depuis des décennies ou d’autres situations de violence. Malgré tout, aider des équipes à participer aux Jeux paralympiques a petit-à-petit intégré le champ des préoccupations humanitaires du CICR.

L’équipe du Niger à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Tokyo le 24 août 2021.

Cette année, par exemple, l’équipe du Niger a reçu le précieux soutien du CICR pour pouvoir être présente à Tokyo. Ibrahim Dayabo est l’un de ses athlètes, porte-drapeau de son équipe. Il ne s’agit pas d’une première pour celui qui se rêve une carrière à la Usain Bolt. Dayabo était déjà présent au J.P de Rio.

Ibrahim Dayabo à l’entraînement à Niamey juste avant les Jeux paralympiques de Tokyo.

Il est loin le gamin de 13 ans à la main gauche arrachée. Sa thérapie fut le sport, le sport à outrance, l’athlétisme pour étendard. Aux Jeux de Rio, il avait terminé 6ème au 100 mètres. Il se rêve aujourd’hui en or à la course mais aussi au saut en longueur. Rêve partagé par ses trois autres compatriotes. Quant aux collègues CICR qui directement ou indirectement sont de la partie, ils continuent de croiser les doigts !