Il y a un an, le cyclone Idaï frappait Beira, la deuxième ville du Mozambique puis, poursuivant sa route dévastatrice, les états voisins du Malawi et du Zimbabwe.
Bilan : un millier de morts, trois millions de sinistrés. Tout au long de l’année, le CICR avec le mouvement international de la Croix-Rouge s’est mobilisé concentrant ses efforts sur l’assistance d’urgence (nourriture, abris, hygiène, soins médicaux) pour des centaines de milliers de sans-abris. Ses ingénieurs sanitaires ont également permis l’accès à l’eau potable à un million de sinistrés auxquels s’ajoutent les centaines de détenus de 5 prisons du centre du pays dont les systèmes de sanitation furent réhabilités.
Le Mozambique, très exposé au réchauffement climatique
Un an après le cyclone, la situation demeure néanmoins particulièrement précaire pour quelque 100 000 personnes toujours déplacées.
Dur coup du sort pour ce pays qui, avec ses 2 500 kilomètres de côtes, se classe dans le top 5 des États les plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique.
À ces fléaux s’ajoute celui que le Mozambique connaît tragiquement le mieux : la violence armée. Depuis plus de trois ans, dans l’extrême nord du pays, région de Cabo Delgado la population se retrouve prise dans les combats réguliers entre groupes armés et forces nationales. Il est vrai que le sous sol de la région regorge de gaz naturel.
55 ans de violences et de pauvreté
Depuis le début de la guerre d’indépendance en 1964, le Mozambique n’a connu que peu de répit. Les conflits se sont succédés dans l’ancienne colonie portugaise devenue République en 1975. Enjeu de la guerre froide menée par les blocs de l’Est et de l’Ouest, la guerre civile qui suivit l’indépendance s’est traduite par des centaines de milliers de morts.
Le CICR y a été très actif à partir des années 70 pour soutenir les populations, visiter les détenus, lutter contre les mines antipersonnel (le pays en fut l’un des plus infestés). Des décennies de violence conduisirent à l’effondrement économique. En 1986, le Mozambique dégringole dernier au rang des pays les pauvres au monde.
A partir de 1995, il y eut quelques espoirs lorsque 10 ans plus tard, le Mozambique fut intégré dans le Commonwealth. S’ensuivit l’arrivée de nouveaux investisseurs étrangers attirés par l’exploitation des ressources naturelles. Aujourd’hui, les violences armées au nord, les dommages persistants du cyclone Idaï au centre et la fragilité globale du pays face au réchauffement climatique laissent peu de place à l’optimisme.
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