Il y a trente ans, le 7 avril 1994, le Rwanda bascule dans une folie meurtrière. En trois mois, plus de 800 000 Rwandais, en grande majorité Tutsis, sont massacrés. Philippe Gaillard est alors le chef de la délégation du CICR à Kigali, la seule organisation humanitaire resteé sur place pendant le génocide.

Dans ce film, La Vendange – Les Fantômes du Rwanda tourné en 2014, Philippe Gaillard témoigne de cet enfer. Ambassades et organisations humanitaires plient bagage. Le CICR décide de rester et intègre plusieurs membres de Médecins sans Frontières dans l’équipe. Ensemble, ils feront l’impossible pour préserver “une goutte d’Humanité, dans un océan d’horreur” : quelque 80 000 personnes seront sauvées d’avril à juillet 1994.

Tourné dans le doux paysage des vignobles à flanc de montagne du Valais, en Suisse, le contraste est saissisant avec le récit du cauchemar vécu par Philippe Gaillard. Un cauchemar qui l’a marqué à vie. Ce film est tant un témoignage sur le génocide que sur le traumatisme. La parole y est aussi donnée à ses proches – en premier lieu son épouse Maria-Teresa, qui était elle basée en Ouganda – mais aussi à ses enfants et ses amis, dont Edmond Corthésy, ancien délégué du CICR, qui a su convaincre Philippe Gaillard de livrer son témoignage, humble et douloureux.

Ce film a été produit et réalisé par la délégation du CICR à Paris, avec Edwige Jeannenot, Frédéric Joli et Lucile Marbeau.