Situé au Mali près de Mopti, le village d’Ogossagou est le théâtre de l’exacerbation des conflits intercommunautaires dans le Sahel. En mars 2019, 160 personnes ont péri dans l’attaque de plusieurs hommes armés. Moins d’un an plus tard, répétition macabre le 14 février, 31 personnes sont tuées.
La peur au ventre, une seconde fois
Alors qu’ils ne s’étaient pas encore remis de la première attaque, les habitants d’Ogossagou vivent désormais avec la peur qu’un nouveau massacre ait encore lieu. Un habitant raconte :
« Nous avons survécu à la première attaque. Nous n’avions jamais pensé que cela pouvait se reproduire. Ma famille et moi sommes désemparés. Nous avons la peur au ventre, nous n’arrivons plus à dormir et à manger. Nous voulons partir ! »
Un autre habitant explique : « Ils ont tout brûlé et il ne nous reste plus rien. Tout ce qui était dans ma chambre : argent, vivres… Bref, tout a été brûlé. Ils ont emporté nos troupeaux. On n’a plus rien », témoigne un habitant qui a requis l’anonymat.
Vivres et soutien psy pour les habitants
Quelques jours après le massacre, le CICR s’est rendu dans la région de Mopti pour apporter des vivres, articles de première nécessité (vêtements, couvertures, moustiquaires, ustensiles de cuisine), mais aussi pour fournir un soutien psychologique aux habitants.
« Les rescapés vivent dans la peur d’être de nouveau attaqués. L’accompagnement psychologique est la meilleure manière de les aider à surmonter le traumatisme pour se reconstruire », explique Salma Ben Abdallah, psychologue pour le CICR.
Au total, 140 survivants ont été écoutés par les psychologues du CICR. Près de la moitié d’entre eux sont des enfants.
Pour assurer un approvisionnement en eau potable pour les survivants, l’une des deux pompes à eau a également été réparée par l’équipe WatHab.
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Jamais les civils ne doivent être pris pour cible
Tant qu’il y aura des violations du droit international humanitaire, le CICR le martèlera :
« Les actes ou menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile sont interdits. » Règle coutumière 2, droit international humanitaire
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Conséquence directe de ces attaques, la population est extrêmement vulnérable : les déplacements augmentent et s’étendent sur des durées de plus en plus longues. La dépendance à l’aide humanitaire est elle aussi de plus en plus importante.
Pourtant, plusieurs organisations humanitaires sont obligées de restreindre leur champ d’action dans certaines zones du Mali en raison de l’insécurité.
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