Selon le CICR, limiter l’ampleur et la durée de déplacements de population en temps de conflit armé devrait être possible. Améliorer le retour des personnes chez elles, aussi. Condition : un meilleur respect du droit international humanitaire (DIH). A l’heure où, dans le monde, près de 69 millions de personnes fuyant la guerre se retrouvent déplacées internes ou réfugiées, une étude tombe à point nommé.
Téléchargez l’étude : le déplacement durant les conflits armés
Une typologie du déplacement en temps de guerre
Fondée sur des cas concrets d’exodes tirés des conflits d’ex-Yougoslavie, d’Irak, de Colombie ou d’Afghanistan, l’étude propose une typologie originale d’un phénomème aux conséquences humanitaires souvent hors norme. Qu’est-ce qui décide du déplacement ? Quel évènement ? Une accumulation de violences ? La crainte de massacres ? S’agit-il d’une une stratégie délibérée des belligérants ? Pourquoi les déplacements sont-ils durables, parfois pas ? Autant de questions qui sont ici analysées.
Si les principes élémentaires du droit étaient respectés…
Une évidence ressort : plus les violations du droit international humanitaire sont multiples, plus les déplacements sont durables. Celles-ci sont de différents ordres, de l’attaque délibérée aux destructions involontaires de structures médicales, réduisant l’accès aux soins aux bombardements indiscriminés. Ou encore des actes répétés de violences à l’égard de civils, ou d’un groupe en particulier. A cela s’ajoute un autre facteur déterminant dans le déplacement : la proximité de l’aide humanitaire. S’en rapprocher, si ce n’est pour trouver nourriture, eau et abri, demeurent une priorité.
Responsabiliser les belligérants
L’intention des parties au conflit joue également un rôle majeur, non seulement dans la perception des communautés affectées, mais aussi dans la possibilité de nouer un dialogue humanitaire pour faire cesser les violations. Le rapport souligne que la violation n’est pas toujours délibérée, ce qui rend possible une amélioration, à mieux respecter par exemple les infrastructures civiles nécessaires à la survie de la population. Dans d’autres cas malheureusement, il s’agit de déplacements forcés, déclenchant souvent un départ durable et la perspective d’un retour difficile.
Comment favoriser le retour ?
Si la décision de quitter son domicile est complexe, elle l’est également pour rentrer. Là encore, le respect du droit joue un rôle majeur. Quelles infrastructures reste-t-il dans ma ville ? Y a-t-il de l’électricité, de l’eau, des hôpitaux, des écoles ? Est-ce que je risque d’être pris pour cible en raison de mes croyances ou de mes origines ethniques ? Puis-je compter sur une assistance humanitaire à mon retour ? Tous ces facteurs demeurent déterminants.
S’il est utopique d’envisager un conflit sans déplacements de population, ce rapport donne néanmoins des clefs pour les prévenir et réduire. Comme toujours, il rappelle aux belligérants leur responsabilité première : respecter et faire respecter en toute circonstance le droit international humanitaire.
Très belle analyse.
Merci pour les informations pertinentes.
Je travaille à présent sur ce thème .
Thématique très délicate. Même avec le consentement éclairé des personnes, on pourrait se retrouver dans une situation où, une fois revenue à son lieu d’origine, l’ex réfugié/personne déplacée tombent dans un état traumatique et, demande à être ramenés à son lieu de refuge. Alors qu’un nouvel accès à ce lieu peut-être refusé par les autorités locales, etc.
Vivement, que l’analyse se poursuive.
Bon courage à nous
Affirmatif pour ce qu a dit pamella
cest un sujet très délicat. Ça fait 6ans que je travail sur ça (titre de la these: la protection des déplacés lors des conflits armés )j espère pouvoir la publier afin que tout le monde en profite. Bon courage à tous les chercheurs en matière du DIH.