A vos tablettes, à partir du 26 juin jusqu’au 20 décembre, se tiendra une singulière exposition consacrée aux oubliés de la Grande Guerre : les détenus. 7 millions au total, dont la plupart recevront une assistance du CICR et des Croix-Rouge nationales. Et ne me dites pas que Verdun est trop loin, c’est à peine à 1 heure 30 de Paris. Vous y serez les bienvenu.e.s.

Dans le cadre de ses expositions temporaires biannuelles, le Mémorial de Verdun, en partenariat avec le Comité international de la Croix-Rouge a choisi cette année de mettre en lumière les soldats capturés au cours de la Première Guerre mondiale, cent ans après le retour de nombre d’entre eux dans leurs foyers. L’exposition intitulée « 7 millions ! Soldats prisonniers dans la Grande Guerre » s’intéresse au sort qu’ont connu ces hommes : leur acheminement vers le pays de leur captivité, la vie dans un camp, les lieux de travail, puis le retour au foyer …

À maints égards, le phénomène de la captivité connaît durant la Grande Guerre des développements absolument inconnus jusque-là. Du fait de l’extraordinaire massification des armées, les effectifs concernés par la captivité augmentent dans des proportions considérables. Selon certaines estimations, sur la durée de la Grande Guerre, environ 6,6 millions de soldats auraient été capturés. Les Allemands à eux seuls, contrôlent 2,5 millions de captifs en 1918. Parce qu’ils suscitent l’inquiétude de chaque famille touchée par la captivité de l’un des siens, les prisonniers deviennent rapidement, au-delà du seul enjeu humain, un enjeu politique pour les États en guerre qui ajustent leurs traitements les uns par rapport aux autres, dans un système de réciprocité constant.