C’était à la fin du siècle passé. A une époque où le World Wide Web n’avait pas encore atteint l’âge de (dé)raison. Si le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne produisait plus ses films sur pellicule depuis une dizaine d’années déjà, le numérique naissant n’avait pas encore relégué les cassettes vidéo au rang d’objets de musée.

Saisissant le prétexte de mon prochain départ à la retraite après un peu plus de vingt-cinq ans passés à ce poste, je souhaiterais poser ici un regard personnel – d’où l’emploi de la première personne – sur l’évolution du métier d’archiviste audiovisuel durant cette période. Non pour aborder toutes les transformations du métier, et elles sont nombreuses. Plutôt pour partager des impressions, comme lorsqu’on rentre d’un (long) voyage et qu’on a envie de partager ce qu’on a vu, qui nous a étonnés ou enthousiasmés. Agacés ou frustrés aussi.

Lorsque je suis entrée au CICR en mai 1998, j’avais un master en histoire contemporaine et un diplôme d’archiviste-documentaliste généraliste. Bien qu’ayant déjà travaillé pendant une douzaine d’années, je n’avais aucune expérience dans le domaine de l’archivistique audiovisuelle. « L’expérience, ça s’acquiert » fut la réponse de la personne qui m’a engagée lorsque je lui fis part de mon inexpérience dans ce domaine. Réponse aussi sage qu’audacieuse, trop rarement énoncée en pareille situation.

Être néophyte n’empêche pas d’être curieuse. Dans les premiers mois de mon activité, j’ai dû apprivoiser un vocabulaire, des notions, des concepts nouveaux pour moi. Et bien sûr, et je devrais dire avant tout, j’ai plongé dans la matière, à savoir le contenu des films et vidéos produits par le CICR depuis 1921 et dont j’allais devoir me charger de l’archivage. Toute une série de termes en tion firent vite partie de mon quotidien – acquisition, description, indexation, conservation, mise à disposition – quand d’autres n’arriveront dans ma pratique qu’après quelques années – numérisation et valorisation.

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A la fin des années 1990, nous vivions encore, du moins aux archives filmées du CICR, dans un univers analogique. J’évoluais alors au milieu des U-matic, BVU et Betacam SP, autant de formats d’enregistrement professionnels, autrement dit de cassettes sur lesquelles avaient été et étaient enregistrées les productions vidéo.
A cette époque déjà, les masters de conservation nous étaient versés, quand ils l’étaient, sur Digi Beta – dont on m’avait dit, ce qui m’avait impressionnée, que nous ne possédions pas de lecteur au CICR car celui-ci coûtait plus de cinquante mille francs ! Premières de leur espèce, ces cassettes numériques furent suivies au tournant des années 2000 par les DVCPRO, DVCAM et HDV. Si le monde numérique avait fait son apparition, nous n’étions pas encore entrés dans l’ère de la dématérialisation. Continuer à acquérir les nouvelles productions sur cassettes avait quelque chose de rassurant. Comme si cela repoussait l’entrée inéluctable dans le monde alors un peu effrayant des ko, Mo, Go, To.

J’ai longtemps pataugé dans ces volumes, surtout lorsqu’il fallait effectuer des conversions en Go de volumes indiqués en ko dans l’explorateur de fichiers. Il suffit de déplacer la décimale de six unités vers la gauche, d’accord, mais lorsqu’on est, comme moi, fâchée avec les chiffres, ça n’est pas évident ! Et puis en 2015, à partir du moment où je me suis mise à traiter des vidéos nativement numériques, et plus uniquement numérisées, je m’y suis faite.
Les archives filmées du CICR représentent à ce jour près de 30 To, soit environ 0,03 Po – je vous laisse calculer ce que ça fait en Go ! A ce rythme-là, il faudra attendre encore quelques décennies pour qu’elles deviennent un péta site, à l’instar de la Cinémathèque suisse, dont les serveurs abritaient, fin 2022, 7 Po.

Contrairement aux aspects technologiques, la partie descriptive de l’archivage, elle, n’a pas changé. Que la vidéo à archiver ait été produite sur support analogique ou qu’elle soit nativement numérique, la description et l’indexation sont les mêmes. Ce sont elles qui permettent la recherche dans les fonds.

Le propos n’étant pas de donner ici des détails sur le processus de gestion, je n’en relèverai qu’un aspect, peut-être le plus intéressant : le visionnage d’un film ou d’une vidéo dans le but d’en effectuer la description dans la base de données. Lui donner un titre, rédiger un résumé – lorsque ces deux éléments ne sont pas fournis par les producteur·trice·s – et sélectionner les mots-clés qui permettront de le retrouver. Répété des milliers de fois, à chaque nouvelle production, ce travail d’indexation m’a permis de découvrir les richesses du fonds dont j’étais responsable et de bien le connaître.

Dès mes débuts à ce poste, ce qui m’a semblé particulièrement intéressant était de m’occuper de l’intégralité du cycle de vie du document, de l’acquisition à la mise à disposition, en passant par la description et la conservation. Car ayant la chance d’avoir vu tout ce que le CICR a produit comme films et vidéos depuis 1921, je ne pouvais qu’avoir envie de partager ces documents avec celles et ceux que cela intéresserait.

Pendant longtemps, tant que les vidéos étaient produites et conservées sur cassettes, ceux qui connaissaient l’existence de ce fonds étaient avant tout nos cousins des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, certains médias et bien sûr, nos collègues en charge de la communication publique.
Répondre à leurs demandes était alors pour le moins laborieux. Une demande arrivait par courriel. Après avoir effectué une recherche dans notre base de données, on envoyait une sélection sous forme textuelle (métadonnées descriptives). Sur cette base-là, la personne nous ayant contactés nous indiquait quelles étaient les productions qui l’intéressaient. Afin qu’elle affine sa sélection et que nous puissions vérifier que les séquences choisies appartenaient bien au CICR, nous les faisions alors copier sur DVD avec time-code incrusté à l’image par un sous-traitant. Si tel était le cas, nous commandions ces séquences-là sur cassettes d’un format professionnel et les expédiions par la poste. Tout cela pouvait prendre facilement une quinzaine de jours.

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Afin de faciliter l’accessibilité à nos archives filmées, mais aussi de préserver les supports analogiques souvent fragiles ou en voie de fragilisation, numériser nos fonds films et vidéos devenait une nécessité au tournant des années 2010. D’autant plus qu’une double obsolescence planait sur l’audiovisuel : celle des supports et celle du matériel permettant leur lecture.
Numériser, oui, mais dans quel format ? Contrairement à ce qui existait depuis plusieurs années déjà pour la photo et le son, il n’y avait pas encore de format normalisé pour les images animées. Comme l’avait dit à l’été 2009 un jeune collègue avec qui nous réfléchissions à la faisabilité d’un projet de numérisation de notre fonds, et après que nous avions rencontré plusieurs archivistes ou spécialistes de la vidéo : « Tout le monde est au bord du précipice à attendre que le premier saute ».

En 2014, nous avons été parmi les premières organisations internationales à sauter. Après que j’ai suivi des formations à l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et que nous avons fait appel à cet organisme, pionnier dans le domaine de la numérisation, pour une expertise en 2013, nous étions prêts à nous lancer.

Parallèlement, nous avons changé de logiciel de gestion des archives audiovisuelles – non seulement filmées, mais photographiques et sonores –, celui que nous utilisions depuis 1998 ne disposant pas d’un module web. Au terme d’un projet qui nous a mobilisés plusieurs années – rien n’étant jamais simple dans le domaine de l’informatique, qui plus est audiovisuelle ! –, nous avons pu disposer à l’automne-hiver 2015-2016 d’un écosystème nous permettant de gérer l’ensemble du cycle de vie des documents, de leur acquisition jusqu’à leur mise en ligne sur le portail Archives audiovisuelles du CICR, familièrement nommé AVA.

Si l’intégralité du fonds est désormais numérisée ou nativement numérique, la question, aussi cruciale qu’épineuse, de son archivage électronique pérenne demeure. Aujourd’hui, l’ensemble des fichiers est stocké de manière sécurisée sur un serveur situé dans les locaux du CICR. C’est déjà ça mais ça n’est pas suffisant pour en assurer la conservation sur le long terme. De plus, pour répondre aux règles de l’art en la matière, il aurait fallu que ces données soient également stockées sur une autre technologie telle que les cassettes LTO. Nous n’avons pas obtenu satisfaction sur ce point.

L’ouverture d’AVA a non seulement considérablement augmenté la visibilité de nos fonds – d’autant qu’il est très bien référencé sur les moteurs de recherche – mais a beaucoup simplifié la réponse aux demandes. Du processus décrit plus haut ne demeure que la phase de vérification des séquences sélectionnées, et encore uniquement pour certaines productions incluant des images non-CICR. Lorsque la demande émane de médias, nous devons également envoyer les fichiers en haute définition puisque seule la basse résolution est directement téléchargeable depuis le portail. Lorsqu’il y a des restrictions liées aux droits, le téléchargement direct n’est pas autorisé et nous devons aussi, après vérification des images choisies, envoyer le fichier avec notification de n’utiliser que les séquences validées.

Pourquoi était-il important de mettre nos archives filmées à disposition en ligne ? Pour faire connaître au plus grand nombre les activités du CICR bien sûr, mais aussi pour faire découvrir la richesse de ce fonds. Je ne retracerai pas ici l’histoire de la filmographie du CICR. Plusieurs publications de ce blog s’en chargent dont je vous conseille la lecture. J’insisterai plutôt sur la source que ce fonds représente pour quiconque – documentariste, historien·ne généraliste ou du cinéma, étudiant·e, voire artiste – s’intéresse à l’humanitaire. Trop souvent méconnu par nos collègues, il est aussi d’un intérêt certain pour toute personne travaillant au CICR.

Il est saisissant de constater, lorsqu’on visionne ce siècle d’images animées – je rappelle que le CICR, pionnier en la matière, a produit ses premiers films en 1921, à peine vingt-cinq ans après l’invention du cinéma ! –, la continuité avec laquelle a été capté le « geste humanitaire ». Peu de différence entre une distribution de secours dans les années vingt du siècle passé et de celui-ci, pour ne prendre qu’un exemple. Ce qui a changé en revanche, c’est la façon de filmer l’action. Pendant plusieurs décennies, le personnage principal des films du CICR était le délégué. Pas besoin d’écriture inclusive ici puisqu’il n’y avait pas de femme déléguée jusque dans les années 1960 ! Ceux qu’on appelait encore les victimes n’étaient que des figurants muets. On ne leur a donné la parole, et encore avec parcimonie, que dans les années 1980. Il a fallu attendre le XXIe siècle pour recueillir le témoignage de celles et ceux qu’on nomme désormais bénéficiaires. Les délégué·e·s sont filmé·e·s à leurs côtés, et non plus dans une position surplombante.

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Il y aurait bien sûr beaucoup plus à dire sur le contenu de nos archives filmées. Une dernière remarque toutefois. J’ai souvent été troublée par la triste répétition des situations montrées. Sur le siècle couvert par ce fonds, rares pour ne pas dire inexistantes sont les années sans conflit. Et comme le CICR a pour mandat de fournir protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence, il est normal que les films et les vidéos qu’il produit pour documenter et faire connaître son action soient composés d’images de même nature.
Témoins de la fureur destructrice des hommes, ces images peuvent avoir, lorsqu’on les visionne quotidiennement pendant des années, quelque chose d’un peu décourageant. Et dans le même temps, à la violence répond le fameux « geste humanitaire » qui, même dans sa répétition inlassable, vient redonner un peu d’espoir. Avant tout aux personnes à qui il s’adresse, mais également à l’archiviste qui en recueille la trace.

© CICR / HEGER, Boris / Teberat. Une camérawoman engagée par le CICR au travail. / 2007 / V-P-SD-E-02105

Du début des années 1920 à nos jours, le CICR a toujours produit des films, plus tard des vidéos pour documenter et faire connaître ses activités, pour récolter des fonds aussi. Sans surprise, plus le matériel devient abordable et maniable (caméras 35 mm puis 16 mm, caméscopes, smartphones), plus le nombre de productions augmente. Il augmente d’autant plus qu’à cette évolution technologique il faut ajouter la multiplication des conflits dans lesquels le CICR intervient.

L’explosion des réseaux sociaux à laquelle nous assistons depuis une douzaine d’années a changé la nature des vidéos produites par l’institution. La communication publique de l’institution passe désormais avant tout par les réseaux sociaux. Facebook d’abord, puis Instagram, Twitter (désormais X), LinkedIn et TikTok. J’en oublie peut-être et d’autres viendront assurément s’ajouter à ceux-ci ou les remplacer. Être présent sur ces réseaux est impératif dans un monde humanitaire concurrentiel et chacun des clips a sa raison d’être en termes de communication. Mais du point de vue des archives et du temps long dans lequel elles se placent, les archiver tous n’a pas vraiment de sens. Pourtant, comment effectuer une sélection dès lors que le CICR ne produit quasiment plus que pour les réseaux sociaux ? Comment garder la trace des activités de l’institution, comme nous en avons le mandat, si on renonce à conserver ces productions dont, à de rares exceptions, la durée de vie n’excède pas celle du déroulement d’un fil d’actualité ?

Lorsque, dans quelques décennies, des historiens se pencheront sur les vidéos diffusées par le CICR au début des années 2020, elles leur en apprendront plus sur le monde médiatique et communicationnel dans lequel il évoluait que sur son action. De quoi avoir la nostalgie des films 35 mm et 16 mm constituant le fonds qualifié d’historique et des vidéos d’avant l’ère du tout numérique qui, les uns comme les autres, sont riches d’enseignements sur l’action du CICR entre 1921 et 2010 environ.

Que cette inquiétude ne vienne pas occulter l’incontestable richesse des archives filmées du CICR. Celles-ci devront sans doute être interrogées différemment pour ce qui est des premières années du XXIe siècle que pour les huit décennies du siècle passé. Mais nul doute que les personnes qui prendront le temps de s’y intéresser y trouveront du grain à moudre.

Jugez plutôt. L’accroissement des archives filmées du CICR a été considérable durant les vingt-cinq ans pendant lesquelles je m’en suis occupée. Non tant en raison d’un quelconque mérite de ma part – si ce n’est celui d’avoir su absorber cette augmentation, à certaine période exponentielle –, mais à cause des éléments décrits plus hauts : élargissement des activités du CICR et évolution technologique.

Lorsque je suis arrivée, au printemps 1998, les archives filmées se composaient de 201 montages vidéo auxquels il fallait ajouter 21 films 16 mm transférés sur cassettes vidéo. L’essentiel du fonds dit historique, à savoir les films 35 mm et 16 mm, n’étaient pas encore archivés. A la veille de mon départ à la retraite, on y trouve 5589 montages regroupant des films 35 mm et 16 mm et des vidéos, le tout numérisé ou nativement numérique. Comme l’immense majorité d’entre eux existent dans plusieurs versions linguistiques, on peut dire que les archives filmées du CICR sonts constitués de 10394 documents. Quand je parlais de grain à moudre…

En avoir moi-même archivé les deux tiers – le reste l’ayant été depuis 2014 et pendant huit ans par les stagiaires s’étant succédé·e·s par tranche d’une année – est source de satisfaction. Tout comme le fait d’avoir au fil des ans personnellement répondu à plusieurs milliers de demandes d’images. Mais, à l’heure du bilan, s’il est un legs dont je crois pouvoir retirer une certaine fierté est d’avoir, en partant de rien ou presque, organisé ce fonds en lui donnant une structure pérenne. Si tout n’est pas parfait, loin s’en faut, les choix pris il y a vingt-cinq ans se sont avérés pertinents. Sans doute qu’avec l’expérience acquise, les nombreuses formations continues suivies, le dialogue avec mes pairs, certains auraient pu être différents. Mais l’essentiel n’est-il pas que quiconque cherche à retracer l’action du CICR depuis un siècle à travers ses films et vidéos peut le faire en consultant le portail Archives audiovisuelles du CICR ?

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Comme on l’aura compris à la lecture de ce qui précède, les archives filmées – et plus largement audiovisuelles –, sont constamment enrichies par de nouvelles productions. Celles-ci étant majoritairement créées à des fins de communication publique, elles demeurent publiques lorsqu’elles sont acquises par les archives et ne sont pas soumises au délai de protection des autres catégories de documents.

L’une des difficultés rencontrées lors de l’archivage réside dans la pauvreté des métadonnées fournies par les producteur·trice·s. Contraint·e·s de produire beaucoup et rapidement, leur priorité n’est pas de donner les éléments dont les archivistes ont besoin pour décrire et indexer correctement, en respectant les normes du métier afin de rendre le document archivé retrouvable. Et il faut bien dire que même à une époque où l’obligation pour le CICR de communiquer sur son action était moins frénétique, les informations sur le contexte de production d’un film et sur les personnes impliquées n’étaient pas pléthoriques.

On touche là à ce qui est assurément mon plus grand regret. N’avoir pas eu la possibilité, faute de temps, de plonger dans nos archives « papier » pour documenter comme il le faudrait chacun de nos films du fonds historique avant tout (1921-1988), ainsi que les plus significatives des vidéos institutionnelles produites durant les trente années suivantes. Archiviste, mais aussi historienne de formation, j’aurais vraiment aimé pouvoir le faire et contribuer à une (encore) meilleure connaissance de ce fonds.

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J’évoquais en introduction mon envie de parcourir l’album de ma vie professionnelle du dernier quart de siècle. Dit comme ça, – un quart de siècle – ça semble encore plus long que vingt-cinq ans ! Et si je tournais maintenant mon regard vers l’avenir et imaginais ce que sera le métier d’archiviste audiovisuel dans quelques années ? Les importants changements technologiques survenus au cours des dernières décennies sont sans doute loin d’être arrivés à leur terme. Au contraire, le développement de l’intelligence artificielle, qui semble récemment s’accélérer, fera sans doute évoluer les pratiques, comme l’a fait l’arrivée du numérique. La reconnaissance d’images et la reconnaissance vocale feront à l’avenir partie des outils des archivistes en facilitant dans certains cas la recherche de contenus et leur indexation. Toutefois, contrairement à ce que d’aucuns imaginent, je ne pense pas qu’elle puisse dans un avenir proche remplacer les archivistes.

Pour performante qu’elle soit, la mémoire d’une IA ne saurait concurrencer celle d’un·e archiviste, passionné·e par son métier, doté·e d’une mémoire faillible mais de qualités que ne possède pas la machine. Parmi elles, le regard sensible que l’archiviste traitant les images produites par le CICR se doit d’avoir, en raison de la nature même de celles-ci. Si vous en doutez, allez jeter un œil sur AVA. Vous y ressentirez certainement aussi, au détour d’un visionnage, l’émotion qui fut bien souvent la mienne tout au long des années où j’ai eu la chance et le privilège de veiller sur ces archives.