A l’heure actuelle, plus de 110.000 images sont consultables sur le portail des archives audiovisuelles du CICR. Le fonds photographique, constitué au fil des années et constamment enrichi par de nouvelles acquisitions, documente les actions du CICR et participe à la préservation ainsi qu’à la promotion de la mémoire institutionnelle. Il se compose d’une multitude de supports photographiques (tirages papier, négatifs et diapositives) qui témoigne de l’évolution du médium et du rôle considérable qu’il a joué pour l’institution en tant qu’outil de communication et de patrimonialisation.
A la suite d’un projet de numérisation ayant eu lieu entre 2005 et 2008, la quasi-intégralité des documents ont été décrits. Reste que plusieurs milliers de diapositives et de négatifs, bien que numérisés, n’ont pu être décrits jusqu’ici – faute de temps – et n’ont, par conséquent, jamais été publiés sur le portail en ligne précédemment évoqué.
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Les processus de description et d’indexation, à savoir la collecte et la retranscription d’une série de métadonnées parmi lesquelles figurent la date de production, le photographe, les descripteurs, la légende ou encore l’emplacement géographique, participent à la structuration de l’archive photographique. Elles lui confèrent une portée informative essentielle qui vient compléter les informations purement visuelles. Sans ces éléments, les photographies sont vouées à rester « en quarantaine », statut intimidant qui empêche leur consultation et publication sur le portail.
Entre alors en jeu la pratique dite du « rétro-catalogage » ou traitement du « back-log », selon le jargon employé, qui consiste en la description et l’indexation des photographies en quarantaine.
La présente publication poursuit l’objectif suivant : permettre au plus grand nombre d’accéder à ces acquisitions photographiques qui, si elles ne sont pas nouvelles – puisque intégrées au fonds photographique et dûment référencées depuis de nombreuses années –, contribuent à documenter 160 ans d’histoire du CICR.
Dans le cadre de cette contribution, publiée en 2023, et suivant une logique décennale, les années 1993, 1983 et 1973 seront les premières concernées par ce travail d’exploration de l’action humanitaire du CICR à travers son fonds photographique. De la sorte, de nombreuses photographies seront progressivement sorties de leur quarantaine et, partant, rendues accessibles au grand public.
N.B. Les informations contextuelles sont extraites des rapports d’activité du CICR, publiés annuellement. Ces rapports sont consultables via le catalogue de la Bibliothèque du CICR.
? LE CICR DANS LES ANNEES 1990 ?
L’ANNEE 1993 (voir rapport d’activité du CICR 1993)
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MOZAMBIQUE
La signature d’un accord général de paix en octobre 1992 a mis fin aux seize années de conflit armé interne et d’effusion de sang qui ont failli détruire le tissu même de la nation mozambicaine. […] de nombreux réfugiés sont retournés au Mozambique, les récoltes ont été abondantes dans plusieurs régions auparavant paralysées par la sécheresse, et la terreur incessante qui régnait dans le pays s’est apaisée. A côté de ces événements positifs, la démobilisation de l’armée et de la RENAMO, et la formation d’une nouvelle force de défense nationale ne se sont pas déroulées comme prévu, et les élections annoncées pour octobre 1993 ont été remises à l’année suivante. Le déminage des campagnes jonchées de mines terrestres n’a progressé que lentement. […] Dans ce contexte général, le CICR est allé de l’avant avec son projet de réduire son programme de secours et de se concentrer sur l’assistance médicale, les activités de l’Agence de recherches et la diffusion du droit international humanitaire. (pp. 72-73)
Activités orthopédiques
Après trois années de formation, le cours du CICR à l’intention de techniciens orthopédiques à Beira a pris fin en mars. Des 38 stagiaires inscrits au départ, 23 ont terminé le cours avec succès et réussi l’examen. […] Ils ont ensuite été intégrés en tant que techniciens dans les centres orthopédiques du CICR à Beira, Maputo, Nampula et Quelimane. Le but final est que ces techniciens prennent la relève à mesure que le CICR réduira sa participation. Entre-temps, la production de prothèses, d’orthèses, de chaises roulantes et de béquilles, et la réparation d’appareils orthopédiques se sont poursuivies comme d’habitude tout au long de l’année. Au total, 917 prothèses ont été fabriquées et 377 nouveaux patients ont été équipés de ces appareils. En ce qui concerne les orthèses, 106 ont été fabriquées et 84 patients équipés. De plus, 2 011 paires de béquilles ont été produites. (p. 75)
En 1993, le CICR a équipé 461 amputés de guerre d’appareils orthopédiques.TADJIKISTAN
Au début de 1993, le conflit armé, qui avait éclaté au Tadjikistan dès les premiers jours de mai 1992, avait arraché quelque 500 000 personnes (c’est-à-dire 10 % de la population) à leurs foyers. […] Au départ, les combats avaient été considérés comme un conflit armé interne entre les pro-communistes et l’alliance islamico-démocratique — avec certaines pressions sous-jacentes exercées par les clans. Plus tard, on s’est aperçu que les considérations idéologiques étaient nettement moins importantes que l’identité régionale fondée sur des intérêts politiques et économiques et les racines historiques. […] Après de nouveaux combats en mai dans la région, le CICR a effectué une mission d’évaluation de la situation, et un délégué a été basé à Khorog, de juillet jusqu’à la mi-novembre. Diverses organisations non gouvernementales ont fourni une assistance à la population locale. (pp. 226-227)
Activités en faveur de la population civile
En tant que seule organisation humanitaire opérationnelle au Tadjikistan jusqu’en février, le CICR a suivi de près l’évolution des besoins des personnes déplacées et de celles qui ont regagné leur foyer. Les délégués ont concentré leurs efforts sur les régions les plus affectées par les combats, à savoir la capitale, la vallée de Garm et l’oblast de Khatlon. Des secours d’une importance vitale ont été distribués. Il s’agissait de couvertures, de vêtements, de bâches de plastique, de colis familiaux et de nourriture en vrac. Dans la vallée de Garm, où il y avait environ 45 000 personnes déplacées, les stocks de vivres ont fortement diminué quand les combats ont interrompu l’approvisionnement en provenance de Douchanbé. Lorsque la vallée de Garm a été reprise par les forces gouvernementales à la fin de février, le CICR a été en mesure d’y envoyer deux convois de secours. La seule route qui permettait de pénétrer dans la région partait du Kirghizistan et passait par un col dangereux. Par la suite, il a été possible d’acheminer les secours par la route, directement à partir de Douchanbé. (p. 228)
En 1993, le CICR a distribué plus de 2 900 tonnes de secours à quelque 312 000 personnes affectées par le conflit.EX-YOUGOSLAVIE (Bosnie-Herzégovine / Croatie)
Pendant toute l’année 1993, le programme de secours du CICR dans l’ex-Yougoslavie est resté la deuxième plus vaste opération de l’institution et la plus importante en termes d’assistance non alimentaire. (p. 26) […] Le conflit en Bosnie-Herzégovine s’est poursuivi sans rémission en 1993, faisant un grand nombre de victimes, essentiellement dans la population civile. Les conditions sont devenues de plus en plus difficiles à mesure que s’intensifiait la bataille pour de nouveaux territoires; la Bosnie centrale a été la plus durement touchée. […] Les Serbes de Bosnie contrôlaient l’essentiel du territoire, surtout dans le nord et dans l’est, et les Croates de Bosnie ont revendiqué les régions avoisinant la République de Croatie dans le sud-ouest, laissant au gouvernement bosniaque le contrôle de certaines parties de la Bosnie centrale et de villes situées au coeur de petites enclaves. (pp. 192-193) […] La délégation de Zagreb et la sous-délégation de Split ont aussi servi de bases logistiques; elles ont apporté leur soutien aux opérations de l’institution en Bosnie-Herzégovine. (p. 202)
Activités en faveur de la population civile
Les secours distribués par le CICR étaient particulièrement destinés aux personnes déplacées, âgées et handicapées, ainsi qu’aux personnes dans des établissements sociaux et des hôpitaux. Chaque mois, on a estimé à 500 000 le nombre de personnes qui ont reçu des colis contenant des rations complémentaires de vivres, comme des haricots, du fromage, de l’huile végétale, du sucre, ainsi que certains articles non alimentaires, notamment du savon. A mesure que le froid s’installait et que les besoins de la population civile augmentaient, le CICR a entrepris un programme de secours d’hiver pour répondre aux besoins dans les villes assiégées et en Bosnie centrale. Les secours non alimentaires comprenaient notamment des vêtements chauds, des couvertures, des chaussures et quelque 29 000 fourneaux à bois. (p. 197)
En 1993, le CICR a distribué des secours à environ 1 000 000 de personnes directement affectées par les combats.
L’ANNEE 1994 (voir rapport d’activité du CICR 1994)
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RWANDA
Les activités humanitaires menées par le CICR au Rwanda en 1994 peuvent se diviser en deux périodes distinctes : le premier trimestre et le reste de l’année. Au début de l’année, une grande agitation a été observée dans les milieux politiques, la mise en œuvre de l’Accord de paix d’Arusha se heurtant à des retards et à une certaine résistance. La tension a régné, ponctuée par des assassinats politiques. […] La communauté internationale a été profondément ébranlée lorsque le président a été tué, le 6 avril, dans un accident d’avion et qu’une horrible vague de massacres a ensuite déferlé sur le pays, anéantissant des centaines de milliers de civils. Des groupes armés de miliciens conduits par des politiciens extrémistes ont entrepris d’éliminer systématiquement quiconque ne soutenait pas leur cause, principalement les personnes appartenant à la minorité tutsie, mais aussi des Hutus modérés. […] Le CICR a immédiatement pris la décision de rester et de mettre sur pied des soins chirurgicaux d’urgence pour les survivants des massacres, tandis que tous les autres expatriés fuyaient le pays. Situés au cœur de la zone de combat, la délégation et l’hôpital du CICR à Kigali ont subi des tirs d’obus à plusieurs reprises, et un certain nombre de patients et de membres du personnel ont été tués. […] Le CICR a répondu aux nouveaux besoins en déployant des ressources logistiques et budgétaires d’une ampleur telle que l’action menée au Rwanda est devenue sa plus vaste opération de secours dans le monde en 1994. (pp. 53-54)
Eau et assainissement
D’emblée, l’objectif du programme «eau et assainissement» du CICR au Rwanda a été double : premièrement, enrayer l’apparition de maladies dans les camps pour personnes déplacées et, deuxièmement, réhabiliter les principales usines de traitement de l’eau du pays. […] Dans le sud-ouest du Rwanda, la première tâche a consisté à terminer un système d’adduction gravitaire de 4,5 km qui fournissait de l’eau au camp de Nyarushishi (10 000 personnes déplacées). Le CICR a ensuite mené des évaluations continuelles, afin de surveiller la situation dans les autres camps entre Cyangugu et Gikongoro. Après le départ de l’armée française, les ingénieurs du CICR ont effectué des travaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans cinq camps au sud de Gikongoro, accueillant environ 65 000 personnes déplacées. La population des camps a été exhortée à respecter les principes élémentaires d’hygiène, afin de réduire la propagation des maladies. (pp. 59-60)
En 1994, le CICR a fourni pour 2 000 000 de francs suisses d’équipement pour les travaux relatifs à l’eau et à l’assainissement.SRI LANKA
Des bouleversements politiques de grande ampleur sont intervenus cette année à Sri Lanka. Après 17 années au pouvoir, le Parti national unifié (United National Party) a perdu les élections législatives du 16 août. Le dirigeant de l’Alliance populaire (People’s Alliance), sortie victorieuse du scrutin, a remporté les élections présidentielles du mois de novembre. Le nouveau gouvernement a pris l’engagement de trouver une solution politique au conflit armé interne, et s’est déclaré disposé à tenir des pourparlers avec des représentants du LTTE. […] Pendant toute l’année, la situation à Sri Lanka a été marquée par des combats sporadiques et de faible intensité entre l’armée et le LTTE dans le nord du pays. Des pêcheurs d’origine cinghalaise ou tamoule ont souvent été les victimes de ces affrontements. La partie orientale du pays a été relativement calme, si l’on excepte quelques attaques et embuscades signalées au cours du deuxième semestre. (pp. 135-136)
Activités de diffusion
Le CICR a poursuivi ses efforts pour faire mieux connaître et respecter le droit international humanitaire au sein des unités de terrain des forces armées, dans les rangs de la police et ceux du LTTE. Un manuel d’instruction intitulé Train your men to respect the law of war (Enseignez à vos hommes le respect du droit de la guerre) a été publié à cette fin en anglais, cinghalais et tamoul. La distribution de ce manuel à plus de 600 instructeurs militaires et représentants du LTTE a été accompagnée de brefs exposés, d’études de cas et d’exercices pratiques. La rédaction de cet ouvrage a bénéficié de la coopération et des conseils des instructeurs des forces armées et de la police sri-lankaises. En outre, 15 000 brochures sur le droit de la guerre destinées aux soldats ont été imprimées en cinghalais et en tamoul et distribuées aux membres des forces années et du LTTE. Des séminaires consacrés au droit international humanitaire ont par ailleurs été organisés à l’intention du personnel de la Société nationale et du grand public. (pp. 138-139)
En 1994, le CICR a mené des activités de diffusion auprès de plus de 2 400 membres des forces armées.PEROU
Suite aux progrès enregistrés par les forces gouvernementales en 1994 et les années précédentes, les combats ont d’une manière générale diminué d’intensité, et des milliers de personnes accusées d’appartenir aux deux groupes d’opposition armés ou de les soutenir ont été arrêtées. A la fin de l’année, le calme était revenu sur une grande partie du territoire péruvien. Cela étant, le CICR a décidé de réduire sa présence dans certaines régions. L’année 1994 a néanmoins encore été marquée par de nombreux incidents violents dans le haut Huallaga et la région d’Ucayali, ainsi que dans la jungle du département de Junin. Le CICR a maintenu sa présence dans ces régions, et dans d’autres, pendant toute l’année. (p. 110)
Activités en faveur de la population civile
Le CICR a fourni une assistance matérielle (vivres, couvertures, vêtements, outils et ustensiles de cuisine) à plus de 4 430 civils (environ 900 familles) directement touchés par la violence interne, y compris des veuves, des orphelins et des personnes déplacées. De plus, la délégation a apporté son aide à une cantine scolaire qui fournissait un repas chaud par jour à 350 orphelins ou enfants issus de familles déplacées à Ayacucho. (p. 113)
En 1994, le CICR a distribué 54 tonnes de secours.
? LE CICR DANS LES ANNEES 1980 ?
L’ANNEE 1983 (voir rapport d’activité du CICR 1983)
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PAKISTAN
En 1983, la délégation du CICR au Pakistan a continué de développer son action d’assistance, principalement dans le domaine médical, en faveur des victimes du conflit afghan. C’est ainsi qu’à partir du second semestre, une sous-délégation administrativement dépendante de la délégation de Peshawar, ainsi qu’un nouvel hôpital chirurgical, ont été installés à Quetta (province du Balouchistan). La délégation a également entretenu des contacts réguliers avec les représentants de divers mouvements afghans concernant les prisonniers qu’ils détiennent. Ces questions ont notamment été reprises par le délégué général du CICR pour l’Asie et l’Océanie lors de sa visite au Pakistan, courant septembre. […] A la fin de l’année, la délégation de Peshawar et la sous-délégation de Quetta comprenaient au total 439 personnes, dont 404 employés recrutés localement. (p. 42)
Assistance en faveur des amputés et des paraplégiques afghans
Commencée dès novembre 1981, cette action s’est poursuivie en 1983. […] Depuis son ouverture et jusqu’à fin 1983, le centre pour paraplégiques a pris en charge 152 handicapés. Fin 1983, 75 d’entre eux avaient pu quitter le centre, leur traitement et leur rééducation étant achevés. Afin de faire également bénéficier les paraplégiques pakistanais de l’infrastructure et de la technique utilisées au profit des patients afghans, le CICR avait proposé en 1982 aux autorités provinciales et au Croissant-Rouge pakistanais de créer un centre spécialisé à Peshawar, où seraient accueillis des paraplégiques tant afghans que pakistanais. Avec leur accord, le CICR entreprit alors, dès le début de 1983, la construction du nouveau centre, situé dans la banlieue de Peshawar sur un terrain mis à disposition par les autorités. (p. 42)
En 1983, les artisans formés par le CICR ont conçu 450 prothèses ou orthèses.LIBAN
Le Liban est resté l’un des principaux champs d’action du CICR en 1983, tant par l’importance des activités liées à la protection des populations civiles et des personnes détenues que par l’ampleur des programmes d’assistance matérielle et médicale. […] Pour tenter de mener à bien sa mission au plus fort des combats, le CICR a dû, à plusieurs reprises, lancer des appels aux parties au conflit pour leur rappeler leurs obligations humanitaires, afin que les populations civiles soient protégées et que les emblèmes de la croix rouge et du croissant rouge soient respectés, notamment pour permettre l’évacuation des blessés. […] Le CICR a lui-même connu, en 1983, quelques problèmes en ce qui concerne la sécurité de son personnel et de ses équipements : deux de ses véhicules ont, en effet, été dynamités à Saïda, dans la nuit du 11 au 12 juin, heureusement sans provoquer des dégâts autres que matériels. (p. 62)
Protection des populations civiles
En 1983, le CICR s’est tout particulièrement préoccupé du sort des populations civiles, profondément affectées par les événements tout au long de l’année et dans toutes les régions du pays. A de nombreuses reprises, il a dû lancer des appels pour obtenir des cessez-le-feu afin d’être à même d’évacuer les blessés et d’apporter quelques secours. […] En automne, les affrontements dans le Chouf ont provoqué d’importants déplacements de populations et notamment le refuge de milliers de civils chrétiens dans le village assiégé de Deir el-Kamar. […] le CICR a été amené à organiser l’évacuation de nombreux civils, en deux phases. En premier lieu, 1.004 enfants et personnes âgées, ainsi que quelques dizaines de malades, ont été évacués en cinq convois en direction de Beyrouth, entre le 1er et le 8 novembre […] En second lieu, le CICR a organisé le départ de Deir el-Kamar de toutes les personnes non combattantes qui désiraient quitter le village, après que toutes les parties au conflit ont donné leur accord à ce propos. C’est ainsi qu’entre le 15 et le 22 décembre, huit convois ont gagné Saïda et Beyrouth, permettant le transfert de 5.130 personnes. […] Les personnes amenées à Beyrouth ont ensuite été prises en charge par leurs familles ou par un comité d’accueil. (pp. 62-63)
En 1983, l’assistance matérielle et les secours médicaux destinés au Liban ont représenté 80% du budget alloué au Moyen-Orient par le CICR.EL SALVADOR
Dans le cadre du conflit couvert par les Conventions de Genève, (article 3 commun aux Conventions et Protocole additionnel II relatif aux conflits armés non internationaux), le CICR a poursuivi, pour la quatrième année consécutive, ses activités de protection et d’assistance en faveur des victimes du conflit interne qui déchire ce pays. Il demeure en particulier très vivement préoccupé par les disparitions et les assassinats de plusieurs milliers de civils, victimes de la violence politique. Le CICR a exprimé à maintes reprises sa réprobation face à ces pratiques qui violent les principes les plus fondamentaux du droit humanitaire. (p. 31)
Assistance médicale
Dans le domaine médical, le volume des activités du CICR a considérablement augmenté en 1983, cela malgré les difficultés d’accès qu’ont eues les délégués pour se rendre régulièrement dans certains villages de l’est du pays. Toute l’année, les deux équipes médicales du CICR […] ont prodigué des soins à la population déplacée d’environ 25 villages situés dans les zones conflictuelles. […] Un spécialiste salvadorien des problèmes sanitaires a accompagné chacune des équipes du CICR sur le terrain pour développer parmi les populations déplacées des programmes d’hygiène publique et de médecine préventive. L’évaluation de l’état nutritionnel de la population faisait partie intégrante de ces consultations médicales, lesquelles ont démontré la nécessité de mettre sur pied un programme alimentaire spécifique pour les enfants en bas âge. En raison de l’aggravation de la situation sur le plan alimentaire et sanitaire constatée en août dans la plupart des villages sis dans les départements du centre et de l’est, deux hygiénistes supplémentaires ont été engagés localement pour renforcer la campagne d’éducation sanitaire entreprise par le CICR et la Croix-Rouge salvadorienne. (pp. 32-33)
En 1983, 75 000 personnes ont bénéficié de consultations médicales.
L’ANNEE 1984 (voir rapport d’activité du CICR 1984)
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ETHIOPIE
Tout en poursuivant ses activités traditionnelles dans le cadre du conflit de l’Ogaden (protection des prisonniers de guerre somaliens détenus en Ethiopie, recherche de personnes disparues, assistance médicale et diffusion), le CICR a axé l’essentiel de son action sur les secours aux victimes des conflits internes dont le sort a été considérablement aggravé par la sécheresse, particulièrement au nord du pays (Tigré, Erythrée et Wollo). […] face à l’aggravation de la situation médico-nutritionnelle constatée au nord du pays affecté à la fois par la sécheresse et les effets des conflits internes, et tenant compte des nouvelles facilités accordées au CICR par les autorités pour se rendre dans ces régions et réaliser des programmes d’assistance conformément aux modalités de l’institution (évaluation, définition de programmes, contrôle des distributions), le CICR a élaboré un nouveau plan d’action comportant une augmentation substantielle de l’aide fournie, ce qui impliquait également l’accroissement du nombre de délégués présents sur le terrain et des moyens logistiques nécessaires. (p. 16)
Assistance alimentaire
Le CICR a également lancé une action de nutrition thérapeutique en faveur des enfants souffrant de malnutrition grave et de leurs mères. A Mekele, capitale du Tigré, un centre de nutrition intensive a été ouvert, géré par deux infirmières du CICR en coopération avec le personnel de la Croix-Rouge éthiopienne. Ce centre a accueilli une moyenne de 600 enfants par mois, qui ont reçu quotidiennement trois repas de lait enrichi de sucre, de graisse et de pain local. Afin de permettre d’accueillir les cas les plus graves, ces enfants quittaient le centre nutritionnel dès qu’ils avaient atteint les 80% de leur poids normal. Devant l’ampleur des besoins, le CICR a entrepris, en novembre 1984, la construction d’un deuxième centre nutritionnel à Mekele, pouvant assurer quatre à six repas par jour pour environ 1000 enfants et leurs mères (ce centre a été ouvert le 14 janvier 1985). A côté, une clinique pouvant accueillir une cinquantaine de patients, ainsi qu’un nouvel abri de trente tentes étaient également en cours de réalisation. (p. 18)
En 1984, les secours alimentaires ont constitué 97% de l’action de secours du CICR.LIBAN
En 1984, la situation au Liban a continué d’être un sujet de vives préoccupations pour le CICR en raison des affrontements meurtriers qui se sont déroulés en février, à Beyrouth, et en août à Tripoli. De plus, le problème de l’application de la IVe Convention dans le sud du Liban occupé par les forces israéliennes est demeuré un souci constant de l’institution. […] Le CICR, soucieux des conséquences pour la population civile (arrestations nombreuses, convocations, destruction de maison, harcèlements de population, confiscations, incitations à la collaboration) du « vide juridique » prévalant au Sud-Liban, n’a cessé de rappeler à la puissance occupante ses obligations humanitaires et il a tenté d’obtenir l’application de la IVe Convention. Un document a notamment été remis au Premier ministre et au ministre de la Défense israéliens […] Israël, dans sa réponse au CICR, a indiqué ne pouvoir admettre l’applicabilité de la IVe Convention au Sud-Liban en raison du caractère temporaire de sa présence dans cette région et de l’absence de mise en place de structures administratives. En outre, les autorités israéliennes ont nié toute responsabilité à l’égard des agissements de l’Armée du Sud-Liban. (pp. 66-67)
Agence de recherches
En 1984, 5 délégués assistés de 26 employés locaux ont mené les activités traditionnelles de l’Agence de recherches au Liban dans des bureaux basés à Beyrouth, Tyr, Saïda, Baalbek et Tripoli. […] L’Agence de recherches a également procédé à l’échange de 114.106 messages familiaux dont 87.440 en faveur des détenus cités ci-dessus ; il est à noter que cette activité a connu une nette recrudescence en août, période durant laquelle le passage entre le nord et le sud du pays a été fermé à plusieurs reprises. Le traitement de demandes de recherches au sujet de personnes disparues a nécessité l’ouverture de 121 nouveaux dossiers. (p. 69)
En 1984, 278 enquêtes ont reçu des réponses positives et 265 des réponses négatives.OUGANDA
A la fin de septembre 1983, le CICR a été autorisé à ouvrir une délégation à Kampala afin, d’une part, de remplir son mandat de protection à l’égard des personnes détenues et, d’autre part, d’intervenir en faveur des civils victimes de la situation de troubles intérieurs résultant d’affrontements, entre les forces ougandaises et des opposants au gouvernement, et qui ont entraîné de nombreux déplacements de populations, en particulier dans les districts de Luwero, Mpigi et Mubende au nord et au nord-ouest de Kampala, zone appelée le « triangle ». La coordination de l’action d’urgence de la Croix-Rouge en faveur des civils du « triangle » a été réglée par un accord passé entre le CICR, la Croix-Rouge ougandaise et la Ligue […]. Cet accord donnait au CICR la responsabilité de la totalité de l’action d’urgence de la Croix-Rouge, avec le soutien de la Société nationale et de la Ligue qui, pour sa part, était chargée d’épauler la Croix-Rouge ougandaise dans une perspective de coopération à plus long terme. (pp. 21-22)
Assistance médicale
Durant les premiers mois de l’année, 7 équipes médicales (dont une chargée du programme des vaccinations et une autre responsable des questions sanitaires), composées de personnel de la Croix-Rouge ougandaise ainsi que de médecins et d’infirmières du CICR, ont été très actives dans la zone du « triangle », soignant en moyenne 100.000 personnes déplacées par mois. En collaboration avec OXFAM, SCF et la Croix-Rouge ougandaise, les délégués du CICR ont évalué la situation nutritionnelle des personnes déplacées, établi des programmes de réhabilitation et sélectionné les patients qui avaient le plus besoin d’une aide thérapeutique. Ainsi, la plupart des personnes déplacées dans les camps de transit ont pu, jusqu’au mois de septembre, bénéficier de distributions régulières de nourriture et atteindre un niveau d’autosuffisance. Malheureusement, l’interruption de l’action de secours dans cette région en raison de la situation de sécurité a empêché la Croix-Rouge de suivre la situation médicale et nutritionnelle de ces personnes. (p. 24)
En 1984, le CICR a fourni des médicaments et du matériel médical à hauteur de 500 000 francs.HONDURAS
Au Honduras, le CICR a maintenu en permanence un délégué détaché de la délégation régionale du Costa Rica. Les principales activités du CICR dans ce pays ont consisté à faire connaître le droit international humanitaire, à transmettre des nouvelles personnelles entre les réfugiés nicaraguayens au Honduras et leurs familles au Nicaragua et à assurer la suite du programme de soutien à la Société nationale. Le CICR a également suivi la question des réfugiés salvadoriens. (p. 40)
Agence de recherches
Le délégué du CICR s’est régulièrement rendu dans les camps de réfugiés nicaraguayens — dont ceux des Indiens Miskitos — pour distribuer des messages familiaux provenant de parents vivant au Nicaragua et récolter des réponses; pour ce faire, il a bénéficié de l’appui de la Croix-Rouge hondurienne. Le CICR a obtenu que les Miskitos puissent rédiger leurs messages dans leur propre langue. (p. 40)
En 1984, 2 098 messages familiaux ont été transmis entre le Nicaragua et le Honduras par l’intermédiaire des Agences de recherches du CICR dans ces deux pays.
? LE CICR DANS LES ANNEES 1970 ?
L’ANNEE 1973 (voir rapport d’activité du CICR 1973)
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CAMBODGE
[…] Le CICR et la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, dans la perspective d’un cessez-le-feu au Vietnam, étaient convenus, en décembre 1972, de mettre en place un état-major intégré appelé Groupe Opérationnel Indochine (GOI) (Indochina Operational Group, IOG), à qui les deux Institutions avaient confié l’élaboration et l’exécution de l’Assistance Internationale de la Croix-Rouge à l’Indochine (AICR). En 1973, des délégations AICR ont été établies dans les capitales de la République du Vietnam, de la République Khmère et du Royaume du Laos. […] dans ces deux derniers pays, toutes les fonctions étaient assumées par la délégation AICR. (p. 30)Assistance médicale
Dans le cadre AICR, une importante action de secours a été poursuivie et développée en faveur, notamment, des personnes déplacées dans la capitale et en province. Plusieurs équipes médicales, mises à la disposition du GOI par des Sociétés nationales de la Croix-Rouge, ont été installées dans les hôpitaux de Phnom- Penh, Kompong Cham, Kompong Thom et Svay Rieng. (p. 32)
En 1973, le CICR a envoyé 51kg de médicaments et de matériel chirurgical.CONFLIT ISRAELO-ARABE (Israël / Territoires occupés / Egypte)
En 1973, le CICR a continué l’action entreprise depuis la guerre de 1967 en faveur des prisonniers de guerre, des internés et détenus civils, ainsi que des populations civiles victimes du conflit entre Israël et les pays arabes. A cet effet, il a maintenu des délégations en Israël et dans les territoires occupés, en République arabe d’Egypte, en Jordanie, en République arabe syrienne et au Liban. L’effectif de ses délégués sur le terrain s’est élevé à 25, sans compter un nombreux personnel recruté sur place. (p. 5) […] Dès la reprise des hostilités, en octobre 1973, le CICR a reçu de nombreuses demandes d’assistance de la part des Etats impliqués dans le conflit. Une action de secours a été rapidement montée et un appel lancé aux Sociétés nationales et aux Gouvernements. En réponse à ces différents appels, le CICR a reçu pour environ 3 millions de francs suisses de dons en nature, constitués principalement par des médicaments, des instruments et matériel de chirurgie, ainsi que des tentes, couvertures, ambulances et divers. (pp. 15-16)
Action en faveur des blessés et malades
Les opérations militaires ayant fait de nombreux blessés au sein des forces armées en présence, le CICR a effectué plusieurs opérations en vue d’apporter des secours. Ainsi le 26 octobre, il a transporté 200 litres de plasma sanguin et 200 litres de sang frais vers l’hôpital de campagne d’une unité égyptienne qui en était dépourvue. Une opération identique eut lieu le 28 octobre. Plusieurs fois par la suite, le CICR a acheminé des médicaments, tubes d’oxygène, matériel médical, couvertures, vêtements vers l’hôpital de Suez. Avec un retard dû aux obstacles dressés par les autorités Israéliennes, qui liaient le problème des blessés de Suez à celui des prisonniers de guerre israéliens détenus en Egypte, le CICR a évacué sur Le Caire, en trois séries d’opérations, plus de 1600 blessés et malades de cet hôpital, qui ne pouvaient être soignés sur place. (pp. 12-13)
En 1973, le total des contributions financières versées dans le cadre du conflit par les sociétés nationales et gouvernements s’est élevé à 5 916 890 francs suisses.
L’ANNEE 1974 (voir rapport d’activité du CICR 1974)
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CHYPRE
Dès l’annonce du coup d’Etat survenu à Chypre le 15 juillet 1974 et des troubles qui ont suivi, le CICR a prié la Croix-Rouge cypriote de lui transmettre toutes indications sur les besoins de la population civile, sur les blessés et malades, et sur le nombre de prisonniers. En outre, lors du débarquement des forces armées turques sur l’île, le 20 juillet, le CICR a adressé un appel aux Parties au conflit, signataires des Conventions de Genève. Dans son message, le CICR offrait ses services aux belligérants en précisant qu’il comptait sur une entière et stricte application des Conventions de Genève de 1949. […] Dans la zone cypriote-grecque, l’action du CICR s’est développée rapidement en faveur des communautés cypriotes-turques isolées, et des prisonniers en mains cypriotes-grecques […] Dans la zone cypriote nouvellement contrôlée par l’armée turque, l’activité humanitaire de la délégation du CICR n’a pu se développer aussi rapidement. Néanmoins, des médicaments ont été remis, dès les premiers jours, à deux hôpitaux turcs de Nicosie. (pp. 8-9)
Assistance aux communautés isolées
Communautés cypriotes-grecques dans la zone cypriote contrôlée par l’armée turque: Les autorités turques ont assuré le CICR qu’elles appliqueraient les quatre Conventions de Genève dans la zone cypriote contrôlée par l’armée turque. Les délégués du CICR autorisés à se rendre dans cette zone y ont rencontré deux types de situation en ce qui concerne la population : d’une part, une population équilibrée, composée de Cypriotes-grecs ayant pu rester dans leurs villages et étant à même de subvenir, dans une large mesure, à leurs besoins. […] d’autre part, une population déséquilibrée, composée en majorité de personnes âgées et d’enfants en bas âge, restés par petits groupes dans les villages. Leur existence dépendant d’une assistance extérieure, ces personnes ont dû être rassemblées en différents points. […] En effet, la plupart des localités cypriotes-grecques ou mixtes visitées par les délégués du CICR avaient été complètement ou partiellement abandonnées lors des événements par leurs habitants cypriotes-grecs, et les délégués du CICR n’ont rencontré que des vieillards, des femmes et des enfants privés de leur soutien familial et isolés. […] Les délégués du CICR sont également intervenus auprès des autorités responsables afin que des améliorations soient apportées aux conditions d’existence de ces communautés. (pp. 13-14).
En 1974, le CICR a visité régulièrement environ 15 000 personnes auxquelles des secours alimentaires et médicaux et des messages familiaux ont été distribués.MOZAMBIQUE
En 1974, le CICR a poursuivi ses visites aux personnes détenues pour délits ou motifs d’ordre politique en Afrique australe. En outre, ayant estimé nécessaire d’assurer sa présence de façon permanente dans cette partie du monde, le CICR a nommé un délégué régional pour l’Afrique australe. Celui-ci a gagné son poste en septembre, étant entendu que des missions destinées à appuyer son action se poursuivraient de Genève, dans le domaine des visites aux prisons plus particulièrement. […] dans les territoires portugais, jusqu’aux événements du 25 avril 1974 au Portugal, le CICR pouvait voir les personnes qui, au moment de la visite, dépendaient de la Direction Générale de la Sécurité, quel que soit leur statut juridique […]. (pp. 39-40)Action de rapatriement
D’autre part, en juin 1974, le délégué régional pour l’Afrique australe a participé au rapatriement, de Tanzanie vers le Mozambique, d’une fillette de 5 ans, qui avait été prise en charge par le FRELIMO à la suite des combats qui s’étaient déroulés le 8 janvier 1974 à Chipembe (district de Cabo Delgado au nord est du Mozambique). (p. 42)
En 1974, le total des contributions financières versées par le CICR s’est élevé à 125 200 francs suisses.
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