Depuis le 1er juillet, la « mission » du CICR au Mozambique est devenue une « délégation » opérationnelle. Ce changement – de mission à delegation – est justifié par l’escalade de la violence armée dans le nord du pays et la nécessité de renforcer l’action humanitaire. Dans la foulée, la toute nouvelle délégation ouvre une sous-délégation dans le nord à Pemba, dans le Cabo Delgado.

Le CICR connaît bien le Mozambique après 40 ans de présence : des 16 années de guerre civile (1977-1992) à celles de la reconstruction.

La guerre civile

Pendant toute la durée du conflit, le CICR a maintenu toute une palette d’activités, de l’approvisionnement alimentaire à l’accès aux services de santé, de la fourniture de biens essentiels au rétablissement des lien familiaux entre personnes séparées par le conflit.

Les mines antipersonnel

Le Mozambique, à l’issue de la guerre civile, était parmi les pays les plus pollués par les mines antipersonnel. A la fin des années 80, le CICR proposait un programme de réhabilitation physique pour les amputés mais participait également au déminage des zones infestées d’engins non-explosés.

Les cyclones Idaï et Kenneth

Plus proche de nous, en 2019, le centre et le nord du pays étaient dévastés par les cyclones Idaï et Kenneth. Le CICR reprenait alors du service pour assister les populations sinistrées. En coopération avec plusieurs autres partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il a porté ses efforts sur la sécurité économique permettant à nombre de familles de retrouver des moyens de subsistance. L’organisation s’est aussi beaucoup investie dans la remise en état des systèmes d’approvisionnement en eau et dans la réhabilitation des infrastructures de santé.

Lorsque les cyclones ont frappé le pays, le nord était en proie depuis fin 2017 à un nouveau conflit armé. Face à l’escalade de la violence dans la province de Cabo Delgado, le CICR s’est porté au secours des populations.

Respecter les civils

Les attaques lancées au printemps dernier contre la ville de Palma avec leur lot de maisons incendiées, d’écoles et d’établissements de santé pillés et détruits témoignent de la violence impitoyable des combats. 60 000 personnes ont été contraintes de fuir la ville et ses alentours, abandonnant tout, maisons et terres agricoles. En moins de 5 ans, on estime à plusieurs centaines le nombre de tués et de blessés et à plus de 800 000 personnes déplacées dans la province de Cabo Delgado.

Améliorer soins de santé et accès à l’eau

Depuis le début de l’année, le CICR réhabilite ou construit des dispensaires dans le nord. En parallèle, ses ingénieurs sanitaires, les WatHab comme on les appelle en jargon interne, améliorent les systèmes de distribution d’eau. Cette action est autant destinée aux déplacés qu’aux communautés hôtes tant sur le continent, à Montepuez et Pemba que sur les îles d’Ibo, Quirambo et Matemo.

Actuellement, le CICR travaille à la construction d’un centre de santé à Ibo qui sera le seul à desservir l’archipel. Il est également prévu la poursuite des approvisionnements d’urgence et le soutien aux populations par la fourniture régulière de moyens de subsistances.

Protection et diffusion du droit, les autres missions

La nouvelle délégation du CICR au Mozambique aura aussi pour charge tout le volet protection à l’adresse notamment des détenus.

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En plus de sa mission visant à rétablir les familles séparées par le conflit ou les catastrophes naturelles, le CICR aura aussi à cœur de promouvoir le respect du droit international humanitaire auprès des différentes parties au conflit.