Le CICR vient de publier une étude consacrée aux vulnérabilités spécifiques des pays en conflit face au changement climatique. Intitulé « Quand la pluie devient poussière », ce rapport propose trois contextes : le sud de l’Irak, le nord du Mali et le centre de la République Centrafricaine.

En s’appuyant sur l’indice Notre Dame Global Adaptation Initiative (ND-Gain), qui évalue la vulnérabilité d’un pays au changement climatique et aux autres défis mondiaux en fonction de sa capacité à renforcer sa résilience, une évidence apparaît : sur les 20 pays les plus vulnérables face au changement climatique, 12 sont en guerre. Problèmes sécuritaires et d’accès aux terres, manque d’infrastructures vitales, moindre accès à l’eau, concentration de populations déplacées et pression sur les ressources naturelles – autant de paramètres qui affaiblissent la capacité d’un pays à s’adapter et aider leur population à résister aux chocs environnementaux.

Sur les 20 pays les plus vulnérables face au changement climatique,

12 sont en guerre.

Conflits et changement climatique incitent à la migration

Voici le témoignage de Ibrahim Dembo Thiaye, maire de Baydiam en Mauritanie. Son pays, contrairement au Mali, échappe à la guerre. Il observe néanmoins dans sa commune les conséquences du changement climatique, notamment sur la population la plus jeune, contrainte de quitter la région avec l’espoir d’une vie meilleure, ailleurs.

Le Sahel, la double peine

Le Sahel est bien entendu une région parmi les plus vulnérables. La désertification depuis des décennies a bouleversé les équilibres sociaux-économiques. L’irruption des conflits a elle aggravé un peu plus la situation : agriculteurs comme éleveurs voient leur accès aux champs et pâturages se réduire avec l’insécurité. L’Etat et ses services s’éloignent un peu plus encore de ces populations vulnérables.