Le CICR publiait il y a un mois un rapport tout aussi inquiétant que passionnant consacré à la cyberguerre. Alors que le monde tente aujourd’hui de résister au mieux à la pandémie de Covid-19, plusieurs attaques informatiques récentes d’origine inconnues ont été conduites contre des hôpitaux et systèmes de santé. Cela s’est passé en France, en Suisse, en Thaïlande, en Espagne, aux Etats Unis ou encore en République Tchèque. De tels actes peuvent avoir des conséquences catastrophiques.

Un hôpital ne doit subir aucune attaque

Que ce soit en temps de guerre ou en temps de paix, on ne tire pas sur l’ambulance ! On ne s’attaque pas aux hôpitaux, ni à ses personnels, ni à ses patients ! Le droit international tel qu’il existe offre une protection solide contre les cyberopérations en général et les considère comme particulièrement hostile lorsque les cibles sont des services médicaux.

Aux Nations unies, dans le cadre du Groupe de travail « sécurité internationale et développements de l’information et des télécommunications (OEWG) », le CICR a récemment proposé aux Etats une nouvelle norme de comportement dans le cyberespace. Celle-ci exigerait « les États ne mènent pas ou ne soutiennent pas sciemment une [cyber] activité susceptible de nuire aux infrastructures et services médicaux ». Elle précise également que toute mesure soit prise pour protéger les services médicaux contre tout dommage ».

Responsabiliser la communauté internationale

Si tant est qu’il est dit que dans toute crise il existe des opportunités alors gageons que la pandémie Covid19 contribue à responsabiliser la communauté internationale quant au champ inquiétant de la cyberguerre. Cette crise devrait également conduire les Etats à réaffirmer, sans équivoque, que le droit international interdit les cyber opérations ciblant des services médicaux non seulement en temps de guerre, mais en tout temps.

Pour approfondir sur les questions juridiques relatives à la protection des infrastructures des cyber attaques par le droit international, à lire (en anglais) cet article signé par trois juristes du CICR.

En janvier 2019, nous avions reçu Laurent Gisel, conseilleur juridique senior du CICR sur la problématique droit international humanitaire et Cyberguerre.