C’est en tout cas ce qu’ils affirment dans une étude du CICR qui vient d’être publiée. Une forte proportion des interrogés (47 %) estime que la perspective qu’une troisième guerre mondiale ait lieu de leur vivant est probable… Côté nucléaire, 54 % pensent qu’une attaque nucléaire a toutes les chances de se produire au cours des dix prochaines années.

Que disent les 20-35 ans du respect du droit international humanitaire ?

Si 54% des 20-35 disent avoir déjà entendu parler des Conventions de Genève, certaines réponses demeurent inquiétantes quant au respect des valeurs fondamentales qui guident les Conventions.

  • 36 % des interrogés estiment que les combattants ennemis capturés ne devraient pas être autorisés à contacter leurs proches –un droit pourtant fondamental au regard du droit international humanitaire.
  • 41 % pensent que la torture se justifie dans certaines circonstances. Même après avoir reçu des explications sur la Convention des Nations Unies contre la torture, 37 % des personnes interrogées restent convaincues que la torture est acceptable dans certaines circonstances.
  • 15 % estiment que les combattants devraient employer tous les moyens pour gagner les guerres, quelles que soient les pertes civiles engendrées.

Un seuil de tolérance limité pour les armes de destruction massive

  • 84% des 20-35 ans pensent que l’utilisation des armes nucléaires n’est en aucun cas acceptable. Ce sont les Suisses qui s’opposent le plus à l’utilisation de l’arme nucléaire et les Nigérians qui s’y opposent le moins.
  • 83% pensent que l’utilisation d’armes biologiques n’est en aucun cas acceptable.
  • 81% pensent que l’utilisation d’armes chimiques n’est en aucun cas acceptable.

On observe un écart important des réponses entre les différents pays. Aux États-Unis, 27 % des interrogés disent que l’utilisation d’armes chimiques peut se justifier dans certaines circonstances. A contrario, les Syriens affichent le niveau le plus élevé de désapprobation envers les armes de destruction massive : 96 % indiquent que l’utilisation d’armes chimiques ou biologiques n’est jamais acceptable.

Bien que ce ne soit pas une arme de destruction massive, il semble important de soulever : 30% des interrogés pensent qu’il est acceptable dans certaines circonstances d’utiliser la bombe à fragmentation.

Les guerres au temps de l’intelligence artificielle : des opinions divergentes

32% des interrogés pensent que le nombre de victimes civiles en temps de guerre diminuera si des robots et drones autonomes remplacent les combattants humains à l’avenir. Ils sont légèrement plus nombreux, 36% à considérer que le nombre de victimes augmentera dans ces circonstances, alors que 24% pensent que cela n’aurait pas d’impact sur le nombre de victimes.

L’étude « la Génération Y et la guerre » a été menée en 2019 par l’institut de sondage Ipsos auprès de 16 000 personnes nées entre 1984 et 1999. Cette étude est représentative des 20-35 ans de 16 pays différents, 7 en situation de conflit, 9 en situation de paix : Afghanistan, Afrique du Sud, Colombie, États-Unis, France, Indonésie, Israël, Malaisie, Mexique, Nigéria, Royaume-Uni, Russie, Suisse, Syrie, territoire palestinien occupé et Ukraine.